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Qualité de l’air sur la RN20 – Risques pour la santé

Cela fait plusieurs années que nous alertons sur le niveau de pollution de l’air élevé en bordure de RN20. Voir notamment notre article RN20 : air pollué d’avril 2014, ainsi que notre édito de Juin 2015.

La RN20 est considéré par Airparif comme une station dite “de trafic”, c’est-à-dire très exposée aux polluants issus du transport routier. Depuis 2014, une station de mesure est installée à Montlhéry. Elle mesure automatiquement la concentration horaire en dioxyde d’azote (NO2), un des produits de combustion issu des moteurs thermiques des véhicules.

La législation impose une concentration dans l’atmosphère de NO2 inférieure à 40 microgrammes / mètre cube (µg/m3) en moyenne annuelle, et pas plus de 18h de dépassement de la valeur 200 µg/m3 horaire.

 

Airparif publie régulièrement le bilan des dépassements par station de mesure.

Voici ci-dessous les valeurs pour l’année 2016 qui montrent  que le niveau de pollution en NO2 mesuré par la station RN20 Montléhry, bien qu’à un niveau élevé de pollution, respecte ce critère.

 

Voici le bilan pour les premiers mois de 2017 , où on peut remarquer qu’il y a eu plus de dépassements sur la RN20 que sur le boulevard périphérique à la Porte d’Auteuil.

 

Concernant le seuil réglementaire de valeur moyenne annuelle de 40 µg/m3  (symbolisée par le trait rouge), la valeur la plus récente disponible de 2015 montre qu’il est encore largement dépassé  (voir le bilan annuel 2015 de la qualité de l’air en Ile de France publié en avril 2016, le bilan 2016 n’est pas encore disponible), même si globalement les valeurs sont moins élevées que celles mesurées en 2011 (de l’ordre de 100 µg/m3).

Le diagramme ci-dessous indique la concentration horaire moyenne annuelle de NO2 pour les stations de mesure qui l’enregistrent en Ile -de France.

La station RN20 Montlhéry est encadrée en rouge, la valeur de NO2 moyenne annuelle indiquée est de 70 µg/m3.

Concernant les effets sur la santé, on sait aujourd’hui que le fait d’habiter à moins de 150 mètres d’un axe de trafic routier où circulent plus de 10 000 véhicules par jour est responsable de 9 à 25% des nouveaux cas d’asthme chez les enfants, et de 10 à 35 % des cas de broncho-pneumopathies chroniques obstructive et de maladies coronariennes chez les adultes de plus de 65 ans.

(voir page du site Airparif sur les effets des polluants sur la santé, ainsi que le résumé en français de l’étude Aphekom).

Il est donc totalement aberrant d’avoir construit des immeubles en bordure de la RN20 où circulent environ 70 000 véhicules par jour.

image Le Parisien 

Edito mars 2017

 

Et maintenant?

 

Bonjour à tous,

Le séminaire organisé par l’association A10 Gratuite au Sénat a rencontré un grand succès.

Parrainé par les cinq sénateurs de l’Essonne, ce séminaire a permis de démontrer que seul l’Etat avait les cartes entre les mains et que la mise en place de la gratuité sur le tronçon Barrière de Saint Arnoult en Yvelines – Ring des Ulis est une des principales solutions pour désengorger le réseau secondaire actuellement saturé et de mettre en place rapidement la requalification de cet axe.

Tous les parlementaires, les élus sont unanimes sur ce point.

Au cours de ce séminaire, dans la séquence présidée par le sénateur Vincent DELAHAYE, j’ai rappelé les principes que nous défendons repris ci-dessous :

« Je suis le Président d’une association qui se nomme BVVB. La Ville du Bois est une des communes traversées par la RN 20. C’est également l’itinéraire bis (gratuit) de l’autoroute A10, d’Artenay à l’embranchement de l’A6 à Longjumeau. Cet axe est particulièrement encombré par de nombreux poids lourds en transit, qui l’utilisent d’Artenay à la Francilienne, et dont certains transgressent l’interdiction de circuler entre la Francilienne et Longjumeau.

 

La RN20 est aussi l’axe collecteur des franciliens qui refusent le péage de Dourdan. Ils empruntent les réseaux secondaires de l’Essonne.

 

Les conséquences environnementales sont catastrophiques. Les pollutions cumulées exposent les populations riveraines : bruit, gaz d’échappement, incivilités routières.

 

La borne AIRPARIF de Montlhéry annonce au plus fort de la circulation plus de 150 micro grammes de dioxyde d’azote (NO²) par mètre cube, largement au-dessus de l’indice très élevé qui est fixé à 100 micro grammes par mètre cube.

 

Second problème : l’application de la loi SRU dans notre secteur. Nos communes sont parties avec un handicap lié à l’historique de l’urbanisation : passer du pavillon à l’immeuble raisonné n’est pas simple, surtout lorsqu’on a peu de foncier disponible. Notre commune, pour revaloriser sa vitrine et atteindre l’objectif des 25% de logements sociaux est obligée de construire en bordure de la RN20 des immeubles, pour majorité à caractères sociaux, en excluant les problèmes de santé publique.

 

Troisième problème : l’absence de transports en commun efficaces. La requalification de la RN20 en boulevard urbain est toujours en cours d’études depuis 2008, date du rapport LAFFARGUES. Déjà 10 ans. Un TCSP est prévu pour relier Arpajon à Massy en 40 minutes, mais QUAND ?

 

Quatrième problème : la requalification de la RN20 en boulevard urbain est une utopie si le flux de 70000 véhicules/jour est maintenu. Pour être supportable, un seuil à 15000 véhicules/jour est à intégrer.

 

Des solutions existent pour diminuer le trafic sur cet axe :

 

  • La gratuité du tronçon entre le Péage de Saint Arnoult et le ring des Ulis, qui selon les études du CD91 diminuerait de 30% la fréquentation sur la RN20.
  • La mise en place du TCSP qui favoriserait les déplacements entre Arpajon et Massy, en offrant en plus des parkings gratuits, afin de diminuer les flux automobiles du Sud Essonne.
  • Le développement des transports annexes pour assurer le maillage avec le TSCP et les lignes existantes.

 

Ce n’est plus qu’une question de volonté politique. L’intérêt général et la santé des riverains doivent être respectés. »

A la fin de mon intervention, le sénateur Vincent DELAHAYE a exprimé son appui :

« Vincent Delahaye

Merci, merci pour ce témoignage que je connais bien mais il est toujours bon de le réentendre. »

 

Mais depuis, de nouvelles informations ont été annoncées, et elles ne vont pas dans le bon sens.

Dans son blog, http://rn20montlhery.centerblog.net/, Monsieur Jean-Pierre GAUCHE, Maire-adjoint honoraire de Montlhéry apporte de nouvelles déclarations :

 

« Les seuls aménagements visibles aujourd’hui sont à la Ville du Bois sur une des rives de la RN20. En effet plusieurs constructions d’immeubles d’habitations, à caractère social, sont en cours depuis 2015 avec un alignement qui semble respecter les rapports de Décembre 2011 (figures N°26 et 27).

Fin 2015 au dernier Conseil Municipal de Montlhéry et en mai 2016 sur le site du « Comité Nationale 20 » la date de 2017 était indiquée pour le début des travaux par le tout nouveau Président du Syndicat mixte RN20, Claude Pons.

Aujourd’hui, le même responsable, en page 3 du magazine départemental « Essonne » de février/mars, écrit que le délai initial est repoussé de 5 années en 2022, pour une fin de travaux en 2032 !  Source : https://fr.calameo.com/read/0032216008dece19899f9

 

Les riverains, qui attendent depuis presque 40 années, apprécieront et jugeront ce que valent les promesses d’élus. Les hommes changent l’irresponsabilité demeure. »

 

Et maintenant ?

Bien sincèrement

G TESSIER

Président BVVB