Edito Février 2024 : consultation sur le SDRIF-E

L’enquête publique est annoncée aussi bien dans la Feuille du Bois de Février que dans le journal de l’agglomération Paris-Saclay Hiver 2024. 

Lien vers le dossier : Dossier de l’enquête publique Enquête publique relative au projet de Schéma directeur de la région Île-de-France – Environnemental (SDRIF-E) (registre-numerique.fr)

 

Nous avons parcouru les 186 pages de ce dossier très riche d’informations.

Il est indiqué en introduction que deux grands principes guident les objectifs :
– la sobriété 
– le polycentrisme

selon 5 priorités thématiques :
– Environnement
– Gestion des ressources
– Développement économique
– Mobilités
– Cadre de vie


Parce que les décisions qui en découlent impactent directement notre cadre de vie notamment en matière d’urbanisation et de transport. (on trouvera dans notre édito de novembre 2022 un bref rappel historique des différents schémas d’aménagement)

Les grandes orientations d’urbanisation sont résumées dans la carte en lien intitulée “Carte Maîtriser le développement urbain“.

Un zoom sur notre territoire semble confirmer la volonté :

  •  d’urbaniser le long de la RN20 (voir les cercles rose clair correspondant aux secteurs d’urbanisation préférentielle)
  • de protéger les bois sur notre commune et alentour (surfaces vertes)
  • de développer des pistes cyclables (bien que le pointillé jaune le long de la RN20 qui traverse La Ville du Bois en ligne droite entre Arpajon et Massy soit peu crédible)

(cliquer sur l’image pour l’agrandir)

Il faut aller en page 139 du document pour voir inscrit le TCSP Massy- Arpajon dans les projets de transports collectifs. Rappelons que ce fameux TCSP dont on nous parle depuis 2006 avait été oublié dans le SRIF de 2013, car le Syndicat des Transports d’Ile de France (ex Ile-de-France Mobilité) n’en voulait pas.


En introduction de chaque chapitre sont présentées des infographies avec des chiffres clés pour la Région.

On trouvera en lien un document les regroupant incluant nos commentaires.

Parmi les vulnérabilités de notre région, nous avons retenu :

  • 84% des cours d’eau et 85% des nappes souterraines en mauvais état chimique
  • la région est très dépendante d’approvisionnements extérieurs, et plus consommatrice de ressources que le reste de la France
  • 1 déchèterie pour 68 500 habitants contre 1 pour 14 000 au niveau national
  • 1,7 Millions de franciliens en attente d’un logement social en 2020
  • 2,7 Millions de franciliens dans un logement suroccupé
  • 76% des franciliens vivent dans des communes carencées en espace vert
  • 9 Millions d’habitants exposés à un niveau excessif de bruit des transports
  • 10% de la part de consommation régionale d’espace est liée à la logistique

Il est intéressant de noter que notre commune est située dans “la couronne, à l’interface ville-campagne”  et fait partie de la ceinture verte , zone pour laquelle une volonté de conserver des espaces verts est affichée.

La Ville-du-Bois fait aussi partie des communes très touchées par les inondations par ruissellement :
( sur Arrêtés Cat Nat – Catnat (ccr.fr) on trouve 14 arrêtés pour inondations et/ou coulée de boue pour La Ville-du-Bois) 


Concernant les objectifs globaux annoncés, tels qu’ils sont présentés , on ne peut y être opposé, mais ils sont trop globaux pour avoir un sens pour chaque francilien.

Les cartes présentées sont souvent « aveugles » et imposent d’aller consulter d’autres documents pour visualiser les données de notre territoire.

Par exemple l’enjeu majeur de l’objectif Zéro Artificialisation Nette (ZAN), est le partage et la localisation des territoires encore utilisables et ceux à préserver. Il faut aller consulter sur le site de l’Institut Paris Région le dossier de territorialisation du ZAN pour la communauté Paris-Saclay : voir Etude de cas de la communauté d’agglomération de Paris-Saclay

(dans toute la suite, cliquer sur les images pour les agrandir)

Artificialisation : La Ville – du – Bois commune de densification ?

On peut  lire p31 de cette étude de cas de la communauté Paris-Saclay : 

Les communes de La-Ville-du-Bois, Marcoussis, Montlhéry ou Linas semblent présenter les plus hauts potentiels d’optimisation de leurs tissus avec même deux mailles parmi les 1% les plus densifiables de la région.

Alors que dans le même temps, environ 21% de la population de La ville du Bois est carencée en espace vert (voir p34)


En p 47, on trouve des indicateurs de renaturation :

A la lecture du schéma ci-contre, nous comprenons que La Ville du Bois est bien répertoirée comme sensible au ruissellement, et qu’il y a des zones à renaturer

Rappelons que ces dernières années, beaucoup d’arbres ont disparu dans notre commune, et que cela augmente vraisemblablement la sensibilité de la commune au ruissellement. (ruissellement qui explique certainement en partie la dégradation des chaussées que nous observons ces derniers temps)

voir notre édito de Juin – Juillet 2023 consacré à l’urbanisation et deux exemples carcatéristiques de la disparition de la végétation ci-dessous.

Gestion de l’eau 

Compte tenu des sécheresses qui risquent de se multiplier, se poser la question de la disponibilité de la ressource en eau est indispensable. 

Là encore, les éléments du dossier ne permettent pas vraiment de savoir où nous en sommes sur notre territoire.

Voici par exemple la carte de l’état des rivières en p41 du dossier SDRIF-E ( image de gauche ci-dessous). Il faut aller chercher l’originale sur le site de la DIREAT pour trouver les noms des rivières (voir zoom sur nos rivières image de droite ci-dessous)

Il s’agit d’un état des lieux de 2019. 

Voici le commentaire en regard de ce schéma :

L’état écologique des cours d’eau franciliens devra également être amélioré pour participer à atteindre l’objectif de 53 % de cours d’eau en bon état sur le bassin Seine-Normandie en 202714. Pour ce faire, la protection et la renaturation* des cours d’eau, de leurs berges, des bras secondaires, zones humides* et annexes hydrauliques sont des enjeux majeurs.

Face à ce double défi, le SDRIF-E propose une action ambitieuse à la fois sur l’environnement naturel, les prélèvements en eau et les rejets d’eaux usées dans les milieux naturels.

Nous sommes plutôt d’accord avec les actions proposées de renaturation des berges, préservation des zones humides, d’adaptation des pratiques agricoles et industrielles et d’amélioration du traitement des eaux. Pour notre territoire, un certain nombre de ces actions sont déjà engagées via le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux Orge-Yvette, géré par les repésentants de l’état et des collectivités locales et il s’agit de mise en oeuvre de directives européennes des années 2000. (voir plaquette du SAGE orge-yvette).

Une carte en p 42 du dossier SDRIF-E montre les risques de manque d’eau (image de gauche) , un zoom sur notre commune (en jaune) montre que nous ne sommes pas concernés par une réglementation sur l’usage de l’eau mais que l’eau souterraine peut manquer. 

La gestion de l’approvisionnement en eau potable, ainsi que de l’assainissement est de la compétence de la communauté d’agglomération. 

 


Gestion des déchets

Parmi les difficultés pour la Région à atteindre les objectifs réglementaires de diminution des déchets, est mentionné le nombre insuffisant de déchèteries et lieux de recyclage au regard du nombre d’habitants.

On peut trouver en p58 une carte de l’Ile-de-France montrant des indicateurs d’accès aux déchèteries et des zones de carence. Un zoom sur notre commune montre que nous sommes à 7km d’un déchèterie et que la Communauté Paris-Saclay est une zone de carence.

La Région propose d’utiliser si nécessaire une part de “l’enveloppe foncière régionale dédiée aux projets de la transition environnementale”, (autrement dit des surfaces autorisées dans la cadre de la loi ZAN) pour la construction de nouvelles installations.

Mobilité

La nécessité de réduire l’impact du transport dans les émissions de gaz à effet de serre fait aujourd’hui l’unanimité. Selon le barométre des franciliens 2023 publié par L’institut Paris Région, 85% des franciliens estiment que la lutte contre le changement climatique est un enjeu prioritaire pour l’action publique. En France, le transport routier est le plus gros émetteur.

Voir ces diagrammes diffusés par le ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires dans une publication des chiffres clés du climat de 2022 :

C’est pourquoi les politiques publiques visent à limiter le transport routier, et surtout l’autosolisme (le fait de se déplacer seul en voiture). 

Rappelons que dans son enquête sur “l’autosolisme”, Vinci Autoroute constate qu’entre 7h30 et 8h du matin, le taux de véhicules ne transportant qu’une personne était de 87% en 2022.

Voyager seul en voiture, c’est utiliser une énergie pour déplacer environ 1,5 tonnes pour un humain de quelques dizaines de kilos !! 

Rappelons aussi l’impact CO2 des différents modes de déplacement :

Sans surprise les orientations proposées au chapitre 5 consacré aux mobilités, visent à développer le covoiturage et l’utilistation des transports en commun, via des voies dédiées , ainsi qu’à une offre de bus express, et la multiplication des aires de covoiturage, ou de “pôles d’échanges multimodaux routiers (PEMR)”.

On peut trouver une carte des projets de transports collectifs :

 

où apparaît clairement le TSCP Massy Arpajon : on a juste perdu de nombreuses par rapport aux prévisions initiales. (on nous en parle depuis 2006 !!)

On peut s’interroger que la pertinence de la priorité donnée à la ligne CDG express utile à un faible nombre d’usagers comparé aux usagers du quotidien du RER B dont la maintenance a été cahotique.

La presse et les associatios d’usagers se font l’écho du chaos dans les transports lié aux chantiers du Grand Paris, ainsi qu’à la restriction de service maintenue post-COVID, les difficultés de maintenance, le manque de conducteurs. ( voir extraits de messages sur les réseaux sociaux ci-dessous) 

 

Et alors qu’on annonce des offres de bus en grand couronne, le job ne doit pas être de tout repos côte Ile de France Mobilité !

On trouve d’ailleurs dans le dossier SDRIF une carte de propositions de ” pôles d’échanges multimodaux routiers”, ainsi qu’une carte d’offre de cars express. L’idée est de “massifier” les déplacements et d’utiliser le réseau routier là où il n’y a pas de réseau ferré, et de proposer plus d’aires de co-voiturage.

(voir  en complément le rapport remis par François Durovray à Idf Mobilité sur le sujet des cars express)

 

Le vélo n’est pas oublié, et un schéma de plan vélo est mentionné. A noter la V1 qui est la piste le long de la RN20, qu’il est prévu de rénover (après 2029 selon le schéma directeur cyclable de la communauté Paris Saclay)

 

Il est bien sûr question de développer la marche et le vélo, et “la ville du quart d’heure” est évoquée.

Une carte des commerces et services accessibles en 15 mn à pied est présentée en p85, au chapitre 3 consacré aux modes de vie.

Un zoom sur notre commune montre le Centre Commercial Carrefour et celui de la zone des Graviers. Du centre ville, le temps d’accès à pied est plutôt de l’ordre de la demie heure, peut-être un peu plus pour une personne âgée ou pour une famille qui se déplace avec de jeunes enfants. Et l’accès à pied par les ronds points n’est pas forcément sécurisant.

Nous avons par ailleurs déjà évoqué la place anecdotique du vélo dans les aménagements. (voir notre édito d’avril 2023 )

 

 

 

On peut par ailleurs regretter que l’Ile de france soit aussi loin de ses objectifs issus de la Loi d’Orientation des Mobilités de 2019 concernant les places de parking vélo dans les différentes gares franciliennes. (voir le tableau de bord mis à jour fin février par vélo&territoire)

A noter pour les gares près de chez nous les objectifs en nombre de places, et le nombre de places réalisées :

  Objectif LOM réalisé au 01/01/2024 taux de réalisation (%)
Epinay-sur-Orge 70 16 22,9
Sainte-Genevieve-des-Bois  110 40 36,4
Massy- Palaiseau 640 120 18,8
Gravigny-Balizy 10 12 120,0
Longjumeau 10 12 120,0

 

 

 

Il n’est pas mentionné d’orientation visant à limiter le trafic aérien sur les aréoports franciliens, même si est évoquée “une charge en termes d’artificialisation* des sols mais aussi de nuisances de divers ordres, et particulièrement de nuisances sonores.”.

Est rappelée la loi Climat et Résilience de 2021 qui interdit les liaisons les vols aériens intérieurs lorsqu’une alternative ferroviaire existe pour des trajets réalisables en moins de 2 h 30. Les liaisons aériennes supprimées sont celles reliant Paris-Orly et Nantes, Lyon et Bordeaux (hors correspondances aériennes).

Il en passe encore cependant quelques uns au-dessus de nos têtes, tel que ce vol Paris- Nantes perçu le 20 février dernier à 13h55, mais ce devait sans doute être un “vol de correspondance”.( image capturée avec l’application flightradar24)

 

 

 

 


Tout ce qui peut améliorer les mobilités est bon à prendre. Des voies dédiées bus et covoiturage, des cars express pourquoi pas ?
Sur notre commune, les aménagements piéton et cyclables sont très réduits, la navette de l’agglomération a été supprimée parce que le coût n’y était pas supportable , alors que la population vieillit et que des circulations sécurisées seront de plus en plus nécessaires.

Nous ne voyons pas non plus très bien les propositions concrètes permettant de réorganiser les espaces de vie / travail / activités dans “la ville du quart d’heure à pied” timidement évoquée, et parfois hors de la réalité territoriale. Les emplois resteront concentrés sur les mêmes lieux, éloignés de ceux où nombre d’employés ont les moyens d’habiter.

Nous constatons aussi que les aménagements sur notre territoire ne sont jamais prioritaires, ce qui est incohérent avec l’augmentation de population imposée par les nouveaux immeubles réalisés et prévus.

En conclusion

Nous ne pouvons qu’encourager chacun de vous à s’exprimer sur ce schéma directeur Environnement.

Jusqu’au 16 mars à 12h, il est possible de s’exprimer :

  • sur les registres papier notammet en mairie de Arpajon , Longjumeau, Sainte-Genevieve-des-Bois, Les Ulis (voir ici )
  • lors d’une permanence organisée par un commissaire enquêteur notamment les 
    9 mars de 9h à 12h à Massy
    11 mars de 14h à 17h à Savigny sur Orge
    14 mars de 14h à 17h à Sainte-Genevieve des Bois
    16 mars de 9h à 12h à Arpajon
  • sur la plateforme numérique dédiée à l’enquête
  • par email à l’adresse sdrif-e@mail.registre-numerique.fr
  • Par courrier adressé à : 
    Conseil régional d’Île-de-France 
    Mission SDRIF-E, Pôle Logement, aménagement et transports, 
    2, rue Simone Veil – 93400 Saint-Ouen-sur-Seine

 

Edito Février 2023 : les transports

Alors qu’un prochain mouvement social est annonciateur de galères supplémentaires pour les usagers des transports, rappelons que la galère est quasi permanente pour les péri-urbains.

Sur le site de l’institut Paris Région, sont mises à dispositions des infographies sur les transports en commun en Ile -de – France . L’une d’elles nous a particulièrement interpelés 

Il s’agit d’une comparaison des profils horaires moyennés sur l’ensemble des transports en commun d’Ile-de-France (!!) pour les mois de novembre 2019 et décembre 2022.

Cette courbe très très moyennée est accompagnée du tableau suivant :

Ces “données” sont accompagnées du texte :

En Décembre : Les validations dans les transports en commun aux heures de pointe du matin et du soir sont en légère baisse par rapport au mois précédent. En moyenne sur le mois, la fréquentation se situe entre 85 % et 90 % d’un niveau normal lors des pics du matin et du soir.

Bien sûr, il s’agit d’être en phase avec le crédo d’Ile-de-France Mobilité, qui indique que le niveau de fréquentation des transports en commun n’est pas revenu à celui d’avant COVID, et qu’il n’est donc pas opportun d’augmenter l’offre.

Mais si on regarde plus en détail les données de fréquentation disponibles sur l’open data d’Ile-de-France mobilités concernant l’évolution de fréquentation de la ligne DM153, notre fameux futur TCSP RN20, voici ce qu’on peut observer en moyenne de fréquentation par jour de la semaine pour les périodes avril-mai-juin 2019 et 2022 :

Les mercredis de 2019 sont anormalement bas sur cette période, mais par exemple au mois de mai 2019, les 1er et 8 mai étaient un mercredi, donc sans DM153, qui ne circule pas les dimanches et jous fériés.

Or la communauté Paris-Saclay dans son diagnostic sur les tranports indiquait que selon les données 2015, aux heures de pointe, le taux de remplissage du DM153 – bus qui fait le trajet du “futur” TSCP Massy Arpajon – était déjà de 120%. (voir p79 Phase 1_Doc1_Diagnostic_Schéma_Transport_CPS_VF (paris-saclay.com))

Ensuite, si globalement en Ile-de-France les usagers utilisent moins les transports en commun, une autre raison est la tendance à l’éloignement des centres urbains de la population, en raison du coût des logements. 

En effet la population a augmenté dans des zones dépourvues de transports en communs fiables et suffisants.

Regardons par exemple les possibilités depuis La Ville du Bois de joindre différentes zones d’intérêt en transports en commun.

Nous avons regardé comment aller au centre commercial des Ulis 2 en transport en commun , un après-midi à 13h30 à partir des Joncs Marins, et comparé au trajet en voiture :  cela se passe de commentaires.

Le même exercice pour la destination de Villebon 2 est un peu moins défavorable au bus :

Si nous cherchons à nous rendre avenue des Tropiques à Courtaboeuf , le bus n° 17 est possible, selon l’horaire auquel nous aurons besoin d’y être. (circule toutes les 15 mn aux heures de pointe, toutes les heures en heure creuse)

Ile-de-France mobilités propose aussi des trajets en vélo. Ce sera l’objet d’un autre article.

Bon courage à tous ceux qui auront besoin de se déplacer dans les prochains jours.

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Edito Novembre 2022 : le schéma directeur Ile de France

Fin 2021 a été décidé la révision du Schéma directeur de la Région Ile-de -France.(SDRIF)
Une consultation citoyenne est en cours, démarrée mi septembre, elle est ouverte jusqu’au 15 décembre.
Plusieurs modalités de consultations sont prévues. (voir Je participe Smart IDF – Consultation citoyenne – Participez à la consultation sur l’avenir de l’Île-de-France 2040)

Différents “évènements” ont eu lieu dans plusieurs lieux d’Ile-de-France. Il en reste quelques uns à venir d’ici mi-décembre , dont pas trop loin de chez nous :
– réunion publique à Créteil le 7 décembre à 19h
– 2040 avec 4D aux chaudronnerie à Montreuil le 9 décembre à 18h
– une visioconférence le 10 décembre de 16h à 18h 

Il est aussi possible de répondre à des questionnaires en ligne pour proposer sa vision du territoire en 2040. (voir Je participe Smart IDF – Consultation citoyenne – Consultation citoyenne onglets “ma vie en 2040”, et “les défis de l’Ile-de-France ).

La forme a un petit coté lettre au Père Noël (c’est de saison !) , mais c’est l’occasion d’indiquer les actions qui nous paraissent essentielles sur les modes de transport, le développement urbain, l’adaptation au réchauffement climatique. 

 

C’est quoi le SDRIF ?

Il s’agit d’un document cadre d’urbanisme et d’aménagement qui définit la stratégie à long terme de la région, ainsi que les des droits à construire et des objectifs de densification des différentes parties du territoire Francilien.

Celui actuellemenent en vigueur a été approuvé en 2013 , le précédent datait de 2008.
On peut trouver sur le site de la région Ile-de-France un certain nombre de documents explicatifs (voir SDRIF (iledefrance.fr) )

Un peu d’histoire :

Cette planification du développement de la région Ile-de- France n’est pas nouvelle :
(en cliquant sur l’image on peut la voir en plein écran)

 

 

 

Evolution de population :

A noter que dans les années 60-70, on a construit les RER et les autoroutes avant les villes nouvelles.

En 2011, un Transport en Commun en site propre était planifié sur la RN20 pour être constesté en 2019 par Ile-de-France Mobilité, mais pendant ce temps, les constructions se sont multipliées le long de l’axe RN20 .

Et voici ci-contre l’évolution de population sur cet axe entre 2013 et 2018 (source Géoclip – France découverte – Indicateurs : cartes, données et graphiques (geoclip.fr))

Pour la Ville du Bois la population a augmenté de 10,36 %. La moyenne sur les communes de France est de 1,78%.

 

 

Notre territoire fait partie des zones périurbaines d’Ile-de-France où la population a augmenté :

Si on regarde au niveau de la France, la tendance est au regroupement de population en périphérie des grandes villes et le long des axes de circulation.

Les grands objectifs du SDRIF 2013 :

Le SDRIF 2013 comprenait 10 objectifs :

  1. Résoudre la crise du logement
  2. Refonder le dynamisme économique francilien
  3. Rééquilibrer l’Ile-de-France
  4. Encourager l’intensification
  5. Préserver les espaces ouverts
  6. Garantir un système de transport porteur d’attractivité
  7. Gérer durablement les ressources naturelles
  8. Optimiser le fonctionnement logistique métropolitain
  9. Limiter les risques et nuisances
  10. Réduire les émissions de gaz à effet de serre

Un bilan en a été publié en 2019, disponible sur le portail de la Région Ile-de-France : Délibération de la Région Île-de-France (iledefrance.fr)

Ce bilan a été réalisé par l’Institut Paris Région, association loi 1901 ayant pour mission de mener les études nécessaires à la gouvernance de la région. Un article wikipédia détaille l’historique et la gouvernance de cet institut. (voir L’Institut Paris Région — Wikipédia (wikipedia.org))

L’exemple des objectifs sur le logement :

La région s’était fixé pour objectif la construction de 70 000 logements par an.

Voici le réalisé selon les données INSEE : Série 001718294 Nombre de logements commencés – Cumul sur douze mois – Total – Île-de-France – Estimations en date réelle | Insee

 

Depuis 2013, le nombre de logements commencés par an varie entre environ 50 000 et 80 000 par an sur l’ensemble de l’Ile-de-France.

Mais quel est l’intérêt d’un indicateur aussi global , tant les disparités sont importantes au sein du teritoire francilien ? 

Difficile de se faire une opinion sur cet objectif.

 

 

 

Voici ci-dessous le nombre de logements collectifs commencés par commune entre 2014 et 2020 :

On voit nettement la tendance à la construction le long de l'axe RN20, qui a conduit à l'augmentation de population vue plus haut.

Est-ce que ces constructions correspondent aux besoins de la population et sont elles cohérentes avec les objectifs de développement durable ?

La carte ci-dessous montre la localisation des logements vacants par commune :

On voit que les communes où des immeubles ont été construits étaient aussi celles où de nombreux logements sont vacants ...
Bien sûr, il faudrait analyser plus en profondeur de quel type de logements il s'agit, et les raisons pour lesquels ils sont vacants.

Mais alors que s'annonce une ère d'économie de ressources, est-ce la solution de construire du neuf ? On sait que l'empreinte carbone de la construction neuve est plus importante que celle de la réhabilitation de bâtiments.

Alors que penser de ce nouveau SDRIF ?

C'est une occasion de construire des objectifs d'adaptation des territoires aux défis qui s'imposent du fait de la fin de l'énergie bon marché et du dérèglement climatique.

Définir des objectifs globaux moyennés ou sommés sur un territoire aussi hétérogène que l'Ile-de-France n'a pas grand sens. 

Cette phase de consultation n'est qu'un début, et cela ne coûte rien de saisir toutes les opportunités de donner un avis, même si la forme n'est pas totalement satisfaisante (voir Je participe Smart IDF – Consultation citoyenne – Consultation citoyenne onglets “ma vie en 2040”, et “les défis de l’Ile-de-France)

 

Pour aller plus loin :

Dossier de concertation Sdrifeconcertation_V8_0.pdf (iledefrance.fr)

SRIF en vigueur adopté en 2014 : SDRIF (iledefrance.fr)

Evaluation de SDRIF réalisée en 2019 : Délibération de la Région Île-de-France (iledefrance.fr)

Schéma de transport - diagnostic de la communauté Paris-Saclay Phase 1_Doc1_Diagnostic_Schéma_Transport_CPS_VF (paris-saclay.com)

L'observatoire géostatistique de la France  : Géoclip - France découverte - Indicateurs : cartes, données et graphiques (geoclip.fr)

 

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Sur la toile Septembre 2022

Voici les articles que nous avons fait suivre au mois de septembre sur les réseaux sociaux.

Malheureusement assez peu de bonnes nouvelles :

Essonne: après plus de deux ans de travaux, la piscine des Ulis rouvre en mieux et en moins cher – Le Parisien

Essonne : une cour de rêve pour les élèves de Jean-Jaurès à Itteville (le-republicain.fr)

Une partie de l’océan Atlantique fermée au chalutage en eau profonde par l’UE (lemonde.fr)

France info a réalisé un moteur de recherche qui compile les données du ministère de la Santé. Il vous permettra de connaître le nombre de prélèvements, réalisés entre janvier 2021 et juillet 2022, lors desquels des molécules de pesticides, ou de leurs métabolites (des dérivés des pesticides), ont été recherchés. Et si des dépassements du seuil de qualité (la plupart fixés à 0,1 μg/L) ont été constatés. 4 prélèvements ont été réalisés à La Ville-du-Bois et aucun n’a révélé de dépassement de limite de qualité. Votre eau du robinet comporte-t-elle des pesticides au-dessus des limites de qualité ? Découvrez-le grâce à notre moteur de recherche (francetvinfo.fr)

Climat :

Un podcast d’environ 30mn [CLIMAT] Comment parler de climat au grand public ? Avec Valérie Masson-Delmotte – Echanges Climatiques | Podcast sur Spotify

Mobilités :

La pénurie de bus sur notre territoire n’a échappé à personne.

Dans les transports publics, une pénurie « gravissime » de conducteurs (lemonde.fr)

Motion de la communauté Paris Saclay demandant à la RATP d’assurer les missions qui lui ont été confiées. Motion votée à l’unanimité des élus de l’agglo – Paris Saclay (paris-saclay.com)

Nous aurons aussi besoin de nous déplacer à pied et à vélo.
Résultats d’une enquête mise en place par le collectif Place aux piétons Résultats du baromètre des villes marchables – Fédération Française de la Randonnée Pédestre (ffrandonnee.fr)
A noter que premières les raisons pour lesquelles les personnes ne se déplacent pas à pied  sont: à 41% parce que les lieux de destination sont trop éloignés, 26% parce qu’il n’y a pas assez d’aménagements piétons et marcheurs.

Le plan vélo sera « doté de 250 millions d’euros en 2023 », annonce Matignon (lemonde.fr)

(NB sur le site de la communauté Paris-Saclay, on peut trouver la carte_du_reseau_cyclable__PARIS-SACLAY_web.pdf , ainsi que le Schema_directeur_des_circulations_douces_avril_2019.pdf (paris-saclay.com) , alors que le club des villes cyclabes et marchables a diffusé  un guide-le-cout-des-politiques-velo-(interactif).pdf (villes-cyclables.org) )

Comment la voiture s’impose en périphérie des grands centres urbains (lemonde.fr). Cet article du journal le Monde synthétise bien les difficultés de mobilité des périurbains, captifs de l’automobile car l’offre de transport en commun y est insuffisante ou inadaptée, les pistes cyclables sécurisées insuffisantes ou inexistantes.

En ville l’augmentation du nombre de cyclistes (+33% par rapport à 2019) sur un réseau no dimensionné pour, rend les trajets dangereux.  “Trop de monde”, “C’est la guerre” : la pratique du vélo bat des records mais les usagers pointent des infrastructures inadaptées (francetvinfo.fr)

Le 16 septembre a eu lieu une grève des contrôleurs aériens à l’appel du SNTCA (syndicat national des contrôleurs du trafic aérien) ; ils demandent des hausses de salaire ainsi que des recrutements associés à une planification des formations, sachant que 1200 départs en retraite sont prévus.  Aéroports : une journée noire pour les usagers du transports aérien (francetvinfo.fr)

Loi Climat : où est passée l’interdiction des vols intérieurs ? (reporterre.net)

Ce n’est pas forcément une mauvaise nouvelle :

« Le règlement 1008/2008 est en cours de révision et pourrait intégrer clarifier la possibilité pour les États membres de supprimer des lignes intérieures pour des raisons environnementales, mais aussi supprimer les vols courts intracommunautaires. Une étude de Greenpeace a notamment montré qu’un tiers des vols européens les plus empruntés disposent d’une alternative en train en moins de 6 heures. »

 

Logement :

Une enquête de Que Choisir montre le manque de fiabilité du diagnostic de performance énergétique tel qu’il est mis en œuvre aujourd’hui et demande sa révision en profondeur. Diagnostics de performance énergétique – Du grand n’importe quoi, encore et toujours – Action UFC-Que Choisir – UFC-Que Choisir

Environnement :

Une carte montre un indicateur de fréquence de traitement sur les surfaces agricoles par commune en application de la directive européenne « pesticides », ainsi que du plan national nutrition santé.
(La présentation des résultats a été diffusée en juin 2022)
Solagro : Carte “pesticides” – Adonis

Nous avions écrit un édito sur la gestion des déchets sur notre territoire, cela a aussi fait l’objet d’un dossier du média Reporterre : Brûlés, enfouis, recyclés… Que faire des déchets ? (reporterre.net)

Fibre :

Nous ne sommes pas les seuls à souffrir de l’installation de la fibre : VIDEO. Installation de la fibre : “Envoyé spécial” révèle une formation de technicien… plutôt improvisée (francetvinfo.fr)

 

Edito Septembre 2022 : avec DRAPO contre les nuisances aériennes

Nous avons assisté jeudi 29 septembre à la réunion d’information organisée par l’association DRAPO, association de Défense des Riverains de l’Aéroport Paris – Orly.
On trouvera en lien les diapositives présentées lors de cette réunion.

Plusieurs élus des communes impactées étaient présents ou représentés : la séance a été lancée par Christian Leclerc, maire de Champlan. Sont aussi intervenus Nicolas Méary, maire de Brétigny, qui représentait le Conseil départemental de l’Essonne, Jean-François Viguier, maire de Bures-sur-Yvette, qui a souligné l’importance des données objectives apportées par l’association Drapo permettant de démontrer les écarts aux trajectoires autorisées au-dessus de sa commune et obtenir leur respect. 

Des habitants des communes avoisinantes ont unanimenment témoigné d’une augmentation de la gêne ressentie.

Les constats sont les suivants :

Un trafic aérien en hausse :
La plate-forme prévoyait le retour du trafic d’avant COVID (2019) en 2026, or ce trafic était retrouvé dès Juillet 2022.

Les données disponibles sur le site du ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires (cf. Riverains des aéroports parisiens : données de trafic aérien | Ministères Écologie Énergie Territoires (ecologie.gouv.fr)) permettent des tracer le graphique du nombres de mouvements à l’aéroport Paris- Orly en fonction du mois pour les années 2019 et 2022. Les trafic du mois d’août 2022 est supérieur à celui du mois de septembre 2019.

 

 

Si on regarde l’évolution de nombre de Gros porteurs, c’est-à-dire d’avions de masse supérieure à 137 tonnes, on voit que ce nombre n’a cessé d’augmenter entre 2017 et 2019, et que le nombre de Gros porteurs de 2022 rejoint celui de 2019, période avant COVID.

 

 

 

L’absence d’actions concernant le problème des nuisances aériennes :

Après la Comission Consultative de l’Environnement (CCE) d’Orly de janvier 2022 (Nous n’avons pas trouvé le compte-rendu sur le site entrevoisins.groupeadp.fr  Nos documents – Groupe ADP – Entre voisins ) , aucune des décisions prises n’a été appliquée. Par exemple, la réduction de bruit moyen de 6dB dans la tranche horaire 22h-23h30 , devrait être appliquée d’ici fin 2022 (voir Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement 2018-2023, p79)

 

Une institution pour l’instant défaillante :

Malgré les résultats de la consultation publique exprimant le refus de voir la situation environnementale liée aux survols se dégrader et l’exigence de l’améliration de la situation, malgré un vote de refus de la part des membres de la CEE  par 31 voix contre et 11 vois pour, la préfère du Val-de- Marne a adopté le PPBE 2018-2023. Suite à une action juridique menée par l’association DRAPO, le Conseil d’Etat a enjoint en mai 2022 la première ministre de nommer une autorité indépendante à l’interface du lobby aérien et des habitants du Sud francilien, retirant de fait ce rôle à la Direction Générale de l’Aviation Civile, (qui est en grande partie financée par les compagnies aériennes). 
A ce jour cette nomination n’a pas été faite, et cela fait partie des revendications de l’association DRAPO.

 

Accentuation du réchauffement climatique :

 

Ce graphique extrait de l’Atlas des Mobilités 2022 publié par l’Institut Heinrich Böll, compare les émissions de CO2 poour 1 km parcouru, par personne pour le transport de passagers, et par tonne pour le transport de marchandise.

Pour les trajets de longue distance il faudrait donc autant que possible privilégier le train.

En avril 2021, l’Assemblée nationale a voté une loi interdisant les vols pour lesquels un trajet alternatif de moins de 2h30 est possible en train.(voir cet article de Osbek et Rica et cet article du journal Le Monde ) Mais le Syndicat des compagnies aériennes autonomes (Scara) qui revendique regrouper la moitié des compagnies françaises a déposé une plainte auprès de la Commission européenne afin de faire abroger cette partie de la loi Climat et Résilience. Et la Commission Européenne annonce vouloir faire une analyse approfondie sur cette interdiction (voir cet article de BFM TV). 

De plus l’impact de l’aviation sur le climat ne se limite pas aux seules émissions de CO2 :
(cf Avion, climat et fiscalité : petit manuel d’auto-défense intellectuelle – The Shift Project)

le fonctionnement des moteurs en altitude produit des oxydes d’azote, de la vapeur d’eau et des particules fines, ce qui a des effets sur la chimie de l’atmosphère (autres gaz à effet de serre comme le méthane et l’ozone troposphérique) et sur la formation des nuages d’altitude. La littérature scientifique s’accorde pour estimer que le forçage radiatif (c’est-à-dire la contribution au changement climatique) produit aujourd’hui par l’ensemble de ces effets serait le double, voire plus, de l’effet du seul CO2 (ci-dessous « facteur x2 »). C’est ainsi par exemple qu’une étude internationale (https://core.ac.uk/download/pdf/30987495.pdf), commanditée par un programme de recherche européen, et reprise par le GIEC, estimait qu’en 2005, alors que le CO2 issu de l’aviation ne représentait qu’1,6 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales, l’aviation représentait déjà 4,9 % de l’impact humain sur le climat. Étant donné la complexité des mécanismes physico-chimiques en jeu, l’incertitude sur ce type de résultat est non négligeable, avec un risque que l’impact soit encore plus fort que prévu : la fourchette d’incertitude monte à 14 % !

Il est important que, comme tous les acteurs de transports, les acteurs du transport aérien prennent leurs responsabilités. 

L’Ademe, publie en couverture de son rapport d’étude de scénario pour décarbonner l’aviation l’infographie ci-dessous :

La synthèse montre que le scénario le plus prometteur est celui de la réduction du trafic aérien :
(cliquer sur la figure pour l’afficher plein écran)

A lire aussi la synthèse des propositions du Shift Project , qui n’éludent pas le volet emploi: Pouvoir-voler-en-2050_Shift-Project_Synthese.pdf (theshiftproject.org)

 

En réaction à cette situation, l’association DRAPO organise une manifestation à l’aéroport d’Orly le 15 octobre à 10h30Rendez-vous sur le parvis devant la Porte 45D (Orly 4) à 10h30. 

 

Edito Juillet 2022 : le bruit des avions

Avec l’été et les fenêtres ouvertes, difficile d’ignorer le bruit des avions. Depuis l’été 2018, nous avons l’impressions que les trajectoires des avions qui décollent et atterrissent à l’aéroport d’Orly ont été modifiées et nous sommes de plus en plus gênés.

Orly est supposé observer une trève la nuit entre 23h  et 6h, mais avec les difficultés de personnels et les départs en congés, cette obligation n’est pas respectée.

Les constats : quelques exemples de survols gênants

Afin de préciser les observations des vols , nous avons utilisé les données provenant des sites suivants :

Voici par exemple quelques données récensées sur des vols entendus après 23h le 6 Juillet 2022.

Les lettres sur la carte permettent de faire la correspondance entre les points de trajectoire et l’évolution de la vitesse. On peut constater que le vol VLG6933 à destination de Rome a tourné autour de notre commune en passant de 333km/h à 478 km/h en 1mn12. (voir les paramètres des vols en survolant les points de trajectoire avec la souris sur la courbe rouge)

En comparant les horaires de mesure de maximum sur la station de mesure Bruitparif de Champlan (courbe du bas), on peut constater une fois encore que les avions “mettent les gaz” dès que la mesure de bruit est passée.

Au matin du 7 Juillet, alors qu’il faisait assez chaud et que beaucoup d’entre nous dromaient fenêtre ouverte, certains auront été réveillés par les premiers vols du matin.

Nous avons examiné les vols au décollage par vent d’ouest du 7 Juillet 2022 entre 6h20 et 6h30 du matin:

De la même façon, en comparant les horaires, on s’aperçoit que les avions font une poussée d’accélération juste après le passage au voisinage du point de mesure de Champlan.

La palme étant ce jour-là pour le vol TVF70RA à destination d’Athènes avec un niveau de bruit à Champlan à 79,7 dBA.

En triant les vols du 7 Juillet entre 6h et 8h du matin par niveau de bruit, et par type d’avion, on obtient le diagramme ci-dessous :

 

On voit que les vols les plus bruyants sont des Boeing 737-800 opérés par Transavia.

Il y a un écart de bruit très significatif selon les vols : sur l’échelle en dB, qui est logarithmique, +3dB correspond à une amplitude double.

Le vol TVF70RA à destination d’Athènes qui est passé à Champlan vers 6h27 a vraisemblablement réveillé beaucoup de monde !

Sans surprise, en regardant les conditions de vols lors du passage enregistré à LAmax, on constate que globalement les avions qui volent à haute altitude et plus faible vitesse font moins de bruit.

Globalement aussi, les Airbus de type A320 sont moins bruyants que les Boeing 737. 

Voir  les figures ci-dessous, où l’axe horizontal indique l’altitude en m , l’axe vertical la vitesse en km /h, et la taille et la couleur des cercles sont liés au niveau de bruit détecté à Champlan (un petit cercle jaune correspondant au niveau de bruit le plus faible, et un grand cercle bleu au niveau de bruit le plus élevé).

Quelques conclusions 

Les riverains sont très gênés par 

  • les vols qui se succèdent presqu’en continu soit après 23h, soit entre 6h et 8h du matin
  • certains vols particulièrement bruyants. Dans le cas des décollages du 7 Juillet 2022 matin, ce sont les B737-800 opérés par Transavia qui ont été particulièrement gênants.

Alors que les conditions de décollage sont très réglementées (voir article de l’association DRAPO en lien Les procédures de décollage – DRAPO), il est étonnant de subir de tels écarts de bruit.

Parmi les causes possibles :

  • le type d’appareil dont les spécificités peuvent conditionner les conditions de décollage, et notamment sa capacité en nombre de passagers (qui conditionne la masse, et donc l’accélération nécessaire au décollage)
  • un compromis altitude d’accélération / consommation de carburant 

Il est possible aussi que la topographie des lieux induise une diffusion plus importante du bruit selon les trajectoires et les paramètres de vol.

A noter aussi que par vent d’ouest, le bruit est rabattu vers l’ouest donc vers les communes de Longjumeau, Marcoussis, Nozay, La Ville-du-Bois, …

Une réglementation manifestement insuffisante

Les principaux textes règlementaires qui s’appliquent sont :

Les normes d’émission sonores décrites par la convention relative à l’aviation civile internationale, et reprises par la directive 2006/93/CE, qui imposent des niveaux de bruit à ne pas dépasser par les avions selon des conditions précises de mesure, à l’approche, en latéral et au décollage.

La directive européenne 2002/49/CE relative à l’évaluation du bruit dans l’environnement, qui impose la détermination de l’exposition au bruit, l’information du public concernant le bruit dans l’environnement et ses effets, ainsi que l’adoption de plans de prévention destinés à réduire le bruit dans l’environnement lorsqu’il entraîne des effets nuisibles à la santé , et à préserver le niveau de bruit lorsqu’il est satisfaisant.

Le règlement européen No 598/2014 qui impose des règles de gestion des nuisances sonores aux Etats membres pour tout aéroport « dont le trafic excède 50 000 mouvements d’aéronefs civils par année calendaire ».

On trouve sur le site de bruitparif une page qui décrit les mises en œuvre en droit français de la législation européenne.

  • Concernant la mesure du niveau sonore des avions :
    L’unité de mesure de bruit (ou Effective Percieved Noise Level en EPNdB) est différente du dB(A) usuellement utilisé en acoustique. De plus les limites de niveau EPNL autorisés augmentent avec la masse de l’avion, ce qui favorise les avions de forte capacité.
    A noter que sur le site de Transavia, on trouve les caractéristiques des avions exploités, dont les B737-800 (masse au décollage 78975kg), mais que la masse au décollage ne correspond à aucun des certificats acoustiques de B737-800 de la base NoisedB de la DGAC.(masse au décollage 78245 kgou 79016 kg)
  • Concernant le plan de prévention  du bruit dans l’environnement exigé par la législation, le plus récent concernant l’aéroport d’Orly pour la période 2018-2023 a été adopté unilatéralement en mars 2022, sans tenir compte des avis émis par les riverains lors des consultations (voir article des Echos du 15 avril).

    Ce plan de prévention est consultables en lien : Microsoft Word – PPBE_Orly_19 Version À signer.docx (groupeadp.fr)
    Y sont rappelés les deux indicateurs de bruit prévus par la directive 2002/49 :
  • Le Lden (L pour level, « niveau » en anglais, et Lden pour day-evening-night, « jour-soirée-nuit » en anglais) est un indicateur du niveau de bruit global utilisé pour qualifier l’exposition au bruit, qui tient compte de compte de la gêne spécifiquement engendrée durant la soirée (18h-22h) et
    la nuit (22h-6h) ;
    le Lden est un indicateur dit intégré car il prend en compte le niveau de bruit, la durée de l’événement sonore, le nombre moyen d’événements sonores, ainsi qu’une pondération pour les événements de soirée et de nuit (un événement de soirée est considéré comme 3 fois plus gênant qu’un événement de journée et un événement de nuit est considéré
    comme étant 10 fois plus gênant qu’un événement de journée) ;
  •  Le Ln (L pour level, « niveau » en anglais, et n pour night, « nuit » en anglais) est un indicateur du niveau sonore moyen à long terme, visant à traduire la gêne sonore ressentie durant la nuit (22h-6h) ; il représente la composante « nuit » de l’indice Lden.

 

Le plan de prévention ne va pas plus loin que ces indicateurs et les obligations de la directive : les cartes stratégiques de bruit sont définies pour les niveaux d’indicateurs Lden = 55dB, et Ln = 50 dB.

Les limites de bruit généré par le trafic aérien recommandées par l’Organisation mondiale de la santé sont des expositions  Lden < 45 dB et Ln < 40dB.

Des mesures réalisées à La Ville-du-Bois entre novembre 2014 et mars 2015, avaient conclus à l’exclusion de notre commune du plan de gêne sonore, puisque les indicateurs réglementaires ainsi calculés étaient inférieurs aux limites réglementaires :

        

Dans le compte-rendu des mesures de 2014-2015, le comptage de LAmax ne figurait pas explicitement.

Or, nous le percevons parfaitement, être dérangé jusqu’à 23h30 et réveillé vers 6h30 par une succession de décollages à quelques minutes d’intervalle est insupportable.

L’ACNUSA recommande d’ailleurs la prise en compte d’indicateurs dit “évennementiels” avec les limites suivantes (voir : Les valeurs de référence (bruitparif.fr))

  • moins de 100 passages par 24h avec LAmax > 65dB
  • moins de 200 passages par 24havec LAmax > 62dB
  • moins de 10 passages nocturens avec LAmax > 70dB

Par rapport aux valeurs de bruit mesurées en 2014, les valeurs actuelles sont certainement plus élevées : en effet, les statistiques de trafic sur Orly montrent que le nombre de mouvements – c’est à dire nombre d’aterrissages + nombre de décollages – d’avions de passagers a diminué, mais le nombre de passagers a augmenté, ce qui implique la multiplication d’avions de plus grande capacité, et donc plus bruyants.

(données Union des Aéroports Français (www.aeroport.fr))

Avis BVVB

Alors que l’heure est à la transition énergétique, et que les voyages en avions sont les plus gros émetteurs de CO2 des transports (voir  « Voyager bas carbone » : le Shift publie son nouveau rapport ! (theshiftproject.org)  et infographie ci-dessous), cette croissance du trafic aérien n’est pas raisonnable, et les trajets en train devraient être favorisés, notamment en proposant des trains de nuit, et par une politique tarifaire.

Nous invitons aussi tous nos lecteurs à signer la pétition de l’association DRAPO   , association de défense des riverains de l’aéroport d’Orly, à laquelle Bien Vivre à La Ville-du-Bois est adhérente.

N’hésitez pas à nous contacter via le mail bienvivrelvdb@gmail.com lorque vous constatez un évènement particulièrement gênant.

 

Sur la toile Avril 2022

Voici les articles que nous avons partagés sur les réseaux sociaux au mois d’avril.

 

Climat

Le rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), publié le 4 avril, est consultable sur le site viepublique.fr depuis le 6 avril Nouveau rapport du Giec : des solutions face au réchauffement climatique | vie-publique.fr

Publié le 22 avril par Usbek&Rica, dans le cadre de la journée mondiale de la terre, un article sur la plateforme Treedom qui permet à chacun de plante run arbre pour aider des agriculteurs à faire face au changement climatique et à la dégradation des terres dans les pays du Sud Usbek & Rica – L’agroforesterie, alliée de la souveraineté alimentaire des pays du Sud (usbeketrica.com)

Un article du 26 avril, publié par Actu-environnement, suite au rapport du GIEC qui qualifie la désinformation climatique de menace majeure pour la planète Désinformation climatique : trois ONG notent la faiblesse des actions de cinq réseaux sociaux (actu-environnement.com)

 

Eau

Un documentaire disponible en replay sur Arte jusqu’au 23 juin Eaux usées : cocktail toxique ou précieux ? – Regarder le documentaire complet | ARTE

 

Aménagement du territoire et construction/ rénovation :

Sur France Infos, une synthèse interessante de l’aménagement en cours sur le plateau de Saclay Présidentielle 2022. Le plateau scientifique de Saclay : bienvenue au “Far Ouest” (francetvinfo.fr)

Sur le site du ministère des finances, des informations sur la prime pour la rénovation énergétique MaPrimeRénov’ : la prime pour la rénovation énergétique | economie.gouv.fr

Sur Actu-Environnement, le 25 avril, Un guide européen pour promouvoir les bâtiments durables dans les marchés publics (actu-environnement.com) annoncé, qui présente notamment des bonnes pratiques applicables aux marchés publics, incluant les trois indicateurs analyse du cycle de vie, analyse en coût global, et qualité de l’air intérieur.

 

Recyclage/ déchets

Sur Actu-environnement, le 8 avril, une vidéo sur l’industrialisation du tri des textiles grâce à une machine de tri optique qui permettrait à pleine cadence de traiter jusqu’à 600 kg de vêtements par heure; cela en prévision d’une directive européenne qui en 2025 obligera l’ensemble des états membres à trier les textiles. Recyclage des textiles : visite d’une usine pionnière dans l’automatisation du tri (actu-environnement.com)

Sur le même média, le 22 avril, une vidéo sur l’application de la loi antigaspillage pour une économie circulaire (Agec), adoptée en février 2020, et l’inerdiction de l’élimination des invendus non alimentaire, entrée en vigueur début 2022. Le don des invendus se démocratise doucement (actu-environnement.com)

 

Environnement

Publié le 8 avril 2022, un article d’Actu-environnement résume les critiques de la Commission Européenne concernant le Plan stratégique national présenté par la France, dans le cas de la politique agricole commune. Plan stratégique national : le ministère de l’Agriculture invité à revoir sa copie (actu-environnement.com) 

A la même date paraissait un article critique sur l’analyse des pesticides dans les denrées alimentaires. Pesticides dans l’alimentation : l’opacité et la complexité des données nationales et européennes (actu-environnement.com) A noter un encart qui présente les analyses de UFC-Que choisir, concluant ” « La réglementation actuelle ne permet pas de garantir l’absence de risque dans les aliments, en déduit l’UFC-Que choisir. Ses contrôles tiennent essentiellement compte des limites maximales de résidus autorisés (LMR). Cette conformité est une notion obsolète qui n’offre pas de protection suffisante. »  

 

Transports

L’Union des usagers du Paris-Cherbourg conteste la suppression des trains annoncés pour 2022. Réduction du plan de transport 2022 – UDUPC – Union Des Usagers Du Paris-Cherbourg . On peut se demander en effet si ces suppressions de train sont cohérentes avec les impératifs de la transition écologique.

Un article de mai 2021 de Kaizen est ressorti sur notre fil Facebook, pronant le covoiturage pour les petites distances, sachant que 3/4 des déplacements en voiture se font en solitaire. Des lignes de covoiturages gratuits pour les trajets du quotidien – Kaizen (kaizen-magazine.com)

Un thème repris par Capital le 23 avril, Une très grande majorité des Français conduit seul le matin – Capital.fr

A partir de janvier 2023, les citoyens et entreprises domiciliés ou travaillant dans une zone de faible émission, ou dans une commune limitrophe pourront bénéficier d’un prêt à taux zéro pour l’achat d’un véhicule peu polluant. Un prêt à taux zéro pour l’achat d’un véhicule peu polluant dans les zones à faibles émissions (actu-environnement.com)

Alors que s’ouvrait récemment le procès de la catastrophe ferroviaire de Brétigny de juillet 2013, 9 ans après l’état du réseau SNCF reste inquiétant .  VIDEO. Depuis l’accident ferroviaire de Brétigny-sur-Orge, où en est l’état du réseau de la SNCF aujourd’hui ? (francetvinfo.fr)

Le 26 avril, We Demain publiait un interview de Thierry Mallet, président du groupe Transdev, qui estime qu’en comparaison d’autres pays, l’offre de transport en commun en périphérie des métropoles est en France très insuffisante. Thierry Mallet : “Il faut une offre de transports partagés plus importante en périphérie des villes” – WE DEMAIN

 

Déserts médicaux

En cette période de campagen électorale, le thème des déserts médicaux ressort. Le 24 juillet 2019 était promulguée une loi ayant entre autres l’ambition de lutter contre les déserts médicaux. Dossier à lire sur viepublique.fr  projet de loi organisation et à la transformation du systeme de sante | vie-publique.f

Sur la toile Mars 2022

 

Voici la revue des média que nous avons partagés au mois de mars sur les réseaux sociaux.

Déserts médicaux :

Un article du 10 mars de France 3 région relatait l’alerte de l’Union Régionale des médecins libéraux d’Ile-de France Santé : “L’Île-de-France est un désert médical” (francetvinfo.fr)

L’Agence Régionale de Santé d’Ile-de-France publie ce 31 mars le zonage médecins 2022 : La Ville-du-Bois est recensée comme zone d’intervention prioritaire. Zonage médecins 2022 : carte des zones concernées par les aides à l’installation et au maintien des médecins généralistes pour l’Île-de-France | Agence régionale de santé Ile-de-France (sante.fr)

 

Transports :

Publié le 17 mars sur le site de la Région Ile-de-France , de nouveaux tarifs appliqués depuis début mars : Tram, train, RER, métro : voyagez dans toute l’Île-de-France pour 5 euros | Région Île-de-France (iledefrance.fr)

Sur Actu Essonne, le bilan d’une opération de de sécurité routière a été menée par les policiers de l’Essonne mercredi 23 mars 2022 sur la RN20 entre Montlhéry et Étampes.  Essonne : 108 infractions relevées lors d’un contrôle routier sur la RN20 | Actu Essonne , dont une grande partie concernaient le défaut de contrôle technique et l’utilisation téléphone au volant.

Le 25 mars, la Région Ile-de-France se félicite Route : de nouvelles bornes de recharge et des améliorations du réseau en vue | Région Île-de-France (iledefrance.fr), mais pas de nouvelles du TCSP sur la RN20 …

 

Aménagement du territoire :

Publié le 7 mars sur le site www.banquedesterritoires.fr : Lutte contre l’artificialisation des sols : les premiers textes d’application de la loi Climat en consultation (banquedesterritoires.fr)

Un article dans Télérama daté du 16 mars : Il construit en Afrique des écoles, des cliniques, des dispensaires. En les adaptant toujours au climat et au lieu. À 56 ans, le Burkinabé Diébédo Francis Kéré est le premier Africain à obtenir cette prestigieuse distinction. Le prix Pritzker remis à Diébédo Francis Kéré, chantre d’une architecture sociale et durable (telerama.fr)

Un article du 20 mars sur France Infos
REPORTAGE. “La prochaine crise sociale viendra du logement” : dans l’Oise, la colère montante des demandeurs de HLM (francetvinfo.fr)

A propos de la piscine de Montlhéry, nous avons vu passer une pétition contre sa fermeture annoncée fin juin 2022, puis une mise au point de la municipalité de la Ville-du-Bois indiquant que la piscine ne fermera pas. Un article paru le 30 mars sur Actu Essonne résume la situation : Essonne. La piscine intercommunale de Montlhéry menacée de fermeture ? | Actu Essonne

 

Déchets :

Reprise de la collecte des végétaux depuis le 15 mars. Sur le site du SIOM , on peut trouver les jours de collecte pour sa commune et sa rue :  Jours et points de collecte – Le SIOM de la Vallée de Chevreuse

Un article de la dépêche qui résume une enquête de l’Observatoire régional des déchets d’Ile-de-France.
En Île-de-France, moins d’un tiers des objets dits “recyclables” sont correctement triés – ladepeche.fr
(la publication de l’Observatoire régional des déchets d’Ile-de-France NR_924_web.pdf (ordif.fr))

 

Gestion de l’eau :

Un article publié en décembre sur le site de la métropole du grand Lyon ressorti récemment sur notre fil. Créer des arbres de pluie, c’est agrandir les pieds d’arbres en ville pour permettre à l’eau de pluie de mieux s’infiltrer dans le sol. C’est ce que teste la Métropole de Lyon, et cela a de nombreuses vertus pour l’environnement et le cadre de vie des habitants. À Lyon, les arbres de pluie vont faciliter l’infiltration de l’eau dans le sol – MET’ (grandlyon.com)

Sur le site www.eau-seine-normandie.fr/ des outils à l’usage des collectivités locales pour promouvoir la récupération et l’utilisation de l’eau de pluie. Collectivités, aidez vos administrés à récupérer et valoriser l’eau de pluie | Agence de l’Eau Seine-Normandie (eau-seine-normandie.fr)

 

Pollution :

Airparif alertait sur la qualité de l’air fin mars liée aux conditions météorologiques
voir le bilan des dépassements en particules de diamètre inférieur à 2,5µm (PM2.5) Suivi des dépassements de normes journalières sur l’année 2022 pour le polluant Particules (PM2,5) (airparif.asso.fr)

Alors que les automobilistes ont été soumis à la circulation différentiée du 26 au 28 mars Pic de pollution à Paris : circulation différenciée et forfait spécial pour les métros et RER | Actu Paris , l’association DRAPO (Défense Riverains Aéroport Paris Orly) dénonçait l’absence de mesures concernant les avions qui ont continué à polluer sans restriction.

Edito Mars 2022 : circulation et mobilité

Parmi les préoccupations des urbisylvains, les conditions de circulation et de stationnement sont des irritants constants depuis de nombreuses année.

L’état de la voirie s’est particulièrement dégradé , et voici ce qu’on peut lire sur les réseaux sociaux :


Il y a bien eu quelques réparations réalisées courant février pour reboucher les trous importants causés notamment par le passage des camions nécessaires aux travaux de construction Voie des postes, mais l’état de la chaussée reste médiocre.

La compétence voirie est gérée par la Communauté Paris-Saclay.

Des travaux de réfection et entretien ont été décidés lors du Conseil Communautaire du 16 février 2022:
(cf. Compte-rendu_CC_16-02-2022.pdf (paris-saclay.com))

Selon l’accord cadre n° 21-74 approuvé le 16 février 2022, La Ville-du-Bois est concernée par le lot 6 :
(Cf. D2022-73_Accord_cadre_21-64_tx_refection_entretien_voiries.pdf (paris-saclay.com))

Sur Nouma.fr, on retrouve ce marché : Cf. travaux de refection et entretien des voiries et espaces publics D’Interet communautaire sur le territoire de la communaute D’Agglomeration – NouMa.fr

Il s’agit d’un accord-cadre annuel, renouvelable tacitement 3 fois et par période de 12 mois.
Difficile de savoir plus précisément ce qui sera fait à La Ville-du-Bois sur la base de ces documents, et dans le cadre d’un tel contrat où notre petite commune semble un grain de sable.

 

A propos de voirie, circulation et plus généralement, transports, cet ouvrage nous a paru s’appliquer à notre territoire : 

 

Nous remercions les éditions Eyrolles qui ont bien voulu nous en adresser un exemplaire presse.

L’auteur, André Broto , ancien élève de l’Ecole Polytechnique et ingénieur civil des Ponts et Chaussées, est un expert reconnu des questions de mobilité routière. Après 17 ans dans les travaux publics, il a exercé comme Directeur de la construction et DGA pour Cofiroute, puis dernièrement comme directeur de la stratégie pour Vinci Autoroutes.

Il est donc évidemment plutôt favorable aux concessions autoroutières, alors que nous pensons que les derniers accords signés entre l’état et les sociétés autoroutières ont sous-estimé leurs bénéfices au détriment de l’Etat.

Que nous ne partagions pas toutes les opinions de l’auteur n’enlève rien à l’intérêt de cet essai.

D’un point de vue historique

On y apprend l’histoire des routes de France depuis le Moyen-âge, alors qu’on n’estimait pas les distances en kilomètres (le sytème d’unités internationales n’était de toute façon pas connu !!) , mais en nombre de pas. 
(les encadrés sont des extraits du livre)

“Que l’on soit riche ou pauvre, la capacité à se déplacer dépendait de l’effort musculaire propre ou de la traction animale, sans que cela affecte grandement la vitesse des déplacements. Prenons un exemple : l’historien Christophe Studeney évalue à 140 000 pas la distance entre Paris et Amiens, soit deux jours et demi en effectuant 60 000 pas par jour, voire trois jours et demi avec seulement 40 000 pas quotidiens. Pour les déplacements ordinaires, il estime que 500 pas par jour suffisent au citadin, quelques milliers à la campagne.”

A cette époque, la mobilité était plutôt un privilège : 

“(…) les migrations, le commerce et les guerres étaient les principaux motifs de déplacements longs. Les sociétés médiévales occidentales étant essentiellement rurales et fondées sur le tavail de la terre, s’éloigner trop longtemps du champ ou du village présentait des risques importants de perte ou de vol. 
(…)
Pour les serfs, la liberté de déplacement était même restreinte à leur statut. Les “manants” se distinguaient des seigneurs par leur devoir de reter (en latin manere) sur place tandis que rois, barons ou contes pouvaient sillonner l’Europe, guerroyer, festoyer ou conclure des alliances, ou que les marchands, les étudiants et les pélerins changeaient fréquemment de ville, de région ou de pays.”

Et c’est avec l’arrivée du chemin de fer fin XIXe début XXe, puis l’amélioration du niveau de vie d’après la seconde guerre mondiale et la démocratisation de l’automobile, que la mobilité s’est aussi démocratisée.

“Un Français aujourd’hui effectue en moyenne 15000 km par an, soit 40km/jour, mais consacre le même temps à se déplacer que celui qui en parcourait 5 à pied.”

 

A propos de l’état de la voirie :

L’état des routes faisait déjà partie des doléances de 1789 !

“La demande d’un réseau de chemins en bon état était déjà apparue dans les anciens cahiers de doléances de 1789, aux côtés des demandes d’abolition des péages et autres droits sur les pontset les bacs. Les populations avaient encore à l’esprit ces périodes de disette où les denrées d’une région ne pouvaient être transportées dans une autre, faute de chemins dignes de ce nom.”

A l’heure de la mondialisation , et après la crise COVID, alors que le trafic de livraison s’est décuplé, le transport des denrées n’est pour l’instant plus un problème. 

Reste qu’à la faveur des diverses décentralisations, et des coupes budgétaires successives le patrimoine routier est reputé mal entretenu, et les experts alertent depuis plusieurs années.

“Ce patrimoine est pourtant negligé et engendre “une dette grise”.
(…)
“..il ne s’agit que des routes ou des chemins de fer existants, qui à force de ne pas être entretenus, voient leur valeur d’usage diminuer jusqu’au moment où la puissance publique devra payer pour éviter un nouveau Brétigny, ou, là, des dégâts routiers comme lors de l’hiver 1962-1963, durant lequel un quart du résseau routier français avait été démoli lors du dégel”

André Broto cite un document de Pascal Rossigny , et Hervé Guiraud , deux experts du CERAMA, ” Des renforcements coordonnés à nos jours : histoire de l’entretien du réseau préventif du réseau routier national”, qui n’est plus accessible.

On pourra citer le rapport 2020 de l’Office National de la Route 8126-IDRRIM_Rapport_ONR-2020.pdf
qui détaille les budgets d’investissement des différents types de routes. Si depuis 2017 les investissements ont globalement réaugmenté, l’état des routes nationales et départementales en France s’est globalement dégradé entre 2018 et 2019.

Par ailleurs un récent rapport de la Cour des comptes pointe le risque de perte de compétence, et l’absence d’une véritable politique routière, en raison de la complexité de gestion générées par les décentralisations successives.

Extraits des conclusions de la Cour des Comptes  :

“Comptant environ 1,1 million de km, le réseau routier français (l’un des plus longs et denses d’Europe) est géré en grande partie par les collectivités territoriales – près de 380 000 km par les départements et plus de 700 000 km par les communes.”

“Dans le rapport publié ce jour, la Cour des comptes relève qu’au total, la France évolue vers un modèle complexe, assez rare en Europe, sans que cette transformation ait donné lieu à une réflexion sur le nouveau rôle de l’État en matière de politique routière.”

“Dans ce contexte de décentralisation progressive du réseau routier national, l’État reste – de par la loi – le garant de la cohérence et de l’efficacité de l’ensemble du réseau. Or, il ne s’est pas donné les moyens indispensables à l’exercice de cette responsabilité. Ainsi, il ne dispose pas d’informations suffisantes sur la voirie des collectivités locales, leur état, leur entretien et leur usage”

En effet, si on accède à des données de traffic incluant les pourcentages de poids lourds sur le réseau national et sur le réseau départemental, aucune de ces données n’existe au niveau des communes, ou des EPCI. 
Notre association pointe depuis de nombreuses années les problèmes de circulation sur notre commune, les urbisylvains se plaignent de l’état de la voirie, mais nous n’avons pas connaissance de comptage de trafic, ni de politique d’entretien en cohérence. Sans parler de moyens de faire respecter la limitation de vitesse au sein de la commune, alors que nous avons étrenné le premier radar automatique sur la RN20 !!

Nous avons d’ailleurs pu reconstituer la une carte de données trafic avec les moyennes journalières de 2018, en compilant les données nationales ( cf. Trafic moyen journalier annuel sur le réseau routier national – data.gouv.fr), les données départementales (Cf.https://www.essonne.fr/fileadmin/6-economie_amenagement_mobilite/Mobilit%C3%A9/Carte_Trafic_2018.pdf) et l’outil de carte statistique mis à disposition par l’ign (Accueil (ign.fr):

Au vu du niveau de trafic sur la RN20, et du taux de trafic poids lourd, qui est comparable à celui observé en certains points de la RN118, on peut s’interroger sur le fait que la gestion de cette route ait été transférée au département de l’Essonne, alors qu’elle est largement empruntée par les usagers qui veulent contourner le péage de l’autoroute A10, notamment les poids lourds. 

Et l’exercie nécessaire pour reconstituer cette carte met bien en évidence le défaut de politique globale de la route pointé par la cour de comptes, ainsi que le défaut de politique globale des transports évoqué par André Broto. Car si la gestion des routes est partagée entre l’Etat, les départements et les communautés de communes, les transports en communs sont eux, gérés par la Région.

Les particularités des périphéries des métropoles 

D’un droit de se déplacer, l’évolution de nos territoires a fait une contrainte pour la plupart des péri-urbains qui sont nombreux à efffectuer des trajets quotidiens domicile-travail entre 20 et 50km, à 80% en voiture, parce qu’il n’ont pas d’autre solution de transport. Ils ont aussi nombreux à “navetter” seuls dans leur véhicule.

Extraits :

L’INSEE fait quatre constats importants à l’échelle du territoire national :

  • en France en 2013, 16,7 millions de personnes quittent quotidiennement leur commune de résidence pour aller travailler ( ce sont les ” navetteurs”), soit deux personnes ayant un emploi sur trois:
  • la part des navetteurs dans l’ensemble des personnes ayant un emploi augmente régulièrement, elle est passée de 58% en 1999 à 64% en 2013;
  • depuis 1999, les distances parcourues par ces navetteurs s’allongent, la proportion des trajets de moins de 10 km a diminué ( 5 points), au profit notamment de ceux compris entre 20 et 50 kilomètres;
  • enfin ces navetteurs se déplacent en voiture pour 80% d’entre eux ( soit 13,4 millions d’actifs)

Les cartes des distances moyennes domicile – travail montrant l’augmentation des distances en périphérie francilienne entre 1975, 1999 et 2008 présentées dans l’ouvrage ne sont plus accessibles .
On peut cependant citer un tableau extrait d’une archive (Cf. Les déplacements domicile-travail en France : évolution de 1975 à 1982 – Persée (persee.fr) )

La carte la plus récente diponibles des distances domicile-travail en fonction du lieu d’habitation est donnée dans l’Atlas des franciliens 2021 (Cf. LesFranciliens_2021.pdf (institutparisregion.fr) )

S’y sont ajoutés des navetteurs venant des départements limitrophes :

et sans surprise, la part des trajets effectués en voiture par commune  (données INSEE 2018 Insee – Statistiques locales – Indicateurs : cartes, données et graphiques) :

Ainsi, à La Ville-du-Bois, 81% des actifs se rendent à leur travail en voiture.

Des trajets absents des statistiques officielles :

Ce segment des navetteurs est un oublié des statistiques officielles, les moyennes étant réalisées sur un territoire où la densité au centre des métropoles en lisse les contours.

Ainsi peut-on lire dans INSEE Première n° 1835 (La voiture reste majoritaire pour les déplacements domicile-travail, même pour de courtes distances – Insee Première – 1835)

  • au-delà de 2 km les trajets domicile-travail se font à 56% en voiture
  • entre 2015 et 2020, un recours plus fréquent au vélo et au transports en commun

Dans cette autre publication accessible sur le site du ministère du développement durable Se déplacer en voiture : des distances parcourues une fois et demie plus importantes pour les habitants des couronnes que pour ceux des pôles | Données et études statistiques (developpement-durable.gouv.fr)

il est question de Communes centres de pôles, d’autres communes de pôles , ou de courronnes. Vocabulaire bien abstrait en l’absence de cartographie des données.

Dans cette même publication les émissions de CO2 sont évoquées , mais là encore on ne parle que de ceux qui habitent les centres des métropoles.

DES VOITURES AUSSI POLLUANTES EN PÔLE QU’EN COURONNE

Les habitants des pôles sont à l’origine de 39 % des émissions théoriques de CO2 dues à la voiture en 2017, alors qu’ils représentent 51 % de la population, car ils détiennent en moyenne moins de véhicules, qui circulent moins.
En revanche, les émissions théoriques de CO2 par véhicule sont similaires : elles s’élèvent en moyenne à 137 g/km en pôle urbain, 138 g/km en couronne, 143 g/km dans les communes hors attraction des villes, et varient peu avec la taille des aires d’attraction des villes.

Selon les estimations de 2012 publiées par le Commissariat Général au Développement Durable, les trajets longs du quotidien – donc nos plus de 80% de navetteurs des “couronnes” – représentent 57% des émissions de CO2.

Selon André Broto – et nous sommes bien d’accord -, il est urgent de proposer des alternatives à ce segment de population.

Les propositions 

La proposition principale évoquée est de ne pas miser que sur le rail et d’utiliser les infra-structures routières existantes pour proposer des réseaux de cars performants, et un maillage inter-modal avec des correspondances et des gares routières dignes de ce nom.

La gare routière de Massy est citée en exemple. Notre seul regret est que le bus qui s’y rend depuis notre commune est un véritable tortillard prisonnier des bouchons… alors qu’on nous parle depuis 2006 d’un TCSP. (voici ce que nous en disions déjà en 2011 : Think different ? (Changez votre façon de penser ?) | Bien Vivre à la Ville du Bois (bvvb.org) )

L’ouvrage donne aussi des exemples de réseaux intermodaux train / cars, comme à Madrid, mais les comparaisons entre métropoles de densité et d’historique différentes nous paraît hasardeux.

Si l’intermodalité, l’usage amélioré du covoiturage, avec des voies dédiées, et sans doute un jour un usage intelligent des véhicules autonomes -qui pourraient être des minibus sur des trajets dédiés plus souples que celui d’un autobus actuel, nous semblent des solutions à développer, la crise énergiétique qui s’annonce , ainsi que la disparition des véhicules thermiques vont nous imposer une réorganisation de nos modes de vie et une réduction de nos déplacements.

Le vrai challenge sera de préserver une justice sociale et de ne pas revenir au Moyen-Age et ses “manants” interdits de déplacement, faute de pouvoir payer un véhicule électrique ou l’énergie pour le faire rouler, et n’ayant pas non plus les moyens d’habiter dans une zone pourvue de transports en commun.

L’enjeu dépasse largement le seul usage de la route. C’est toute l’organisation territoriale qui est concernée. Cette situation de navetteurs oubliés des statistiques, est aussi le résultat d’un aménagement du territoire bâclé sur des décénnies.

Sur la toile Février 2022

Travaux en cours dans la ville

La mairie a semble-t-il tenu compte de notre remarque lors du Conseil Municipal du 8 février sur l’absence d’informations sur les travaux de voirie, et nous l’en remercions.

Travaux en cours dans la ville (lavilledubois.fr)

Voici les liens que nous avons partagés sur les réseaux sociaux au mois de février :

La Cour des comptes se penche sur le financement d’IDFM (mobilitesmagazine.com)

Dans son rapport annuel 2022, la cour des comptes consacre un chapitre aux transports franciliens et évoque la nécessité d’en réformer le financement.
(voir Le rapport public annuel 2022 (vie-publique.fr) pp407-431)

 

Un vidéo illustre des “bus-vélo” à San Francisco, formés par les familles pour sécuriser leurs déplacements en ville.

A propos des déserts médicaux : Dans l’Essonne, une cabine de télémédecine dans une mairie pour éviter le désert médical (20minutes.fr)

Dans le monde diplomatique, “Un rapport secret rédigé par l’inspection générale des finances démontre que les concessionnaires d’autoroutes auraient bénéficié de surrémunération à hauteur de 4 milliards d’euros.” De l’autoroute publique aux péages privés, par Philippe Descamps (Le Monde diplomatique, juillet 2012) (monde-diplomatique.fr)

Pour ceux qui passent au véhicule électrique, la difficulté est de trouver des bornes de recharge : Parigo-Voitures électriques : recherche bornes de recharge désespérément (francetvinfo.fr)

“Vingt-quatre dirigeants d’entreprises ferroviaires européennes, dont le patron de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, veulent œuvrer ensemble pour « améliorer l’attractivité du rail partout sur le continent », réclamant « un investissement européen massif » pour nouer « un nouveau pacte ferroviaire européen »« Le train est le mode de transport motorisé le plus écoresponsable », plaident les dirigeants dans une tribune publiée en France le 20 février par Le Journal du dimanche, se désolant de ce que « la part du ferroviaire dans le transport de passagers et de marchandises reste si faible ».”
Les patrons du rail réclament « un nouveau pacte ferroviaire européen » (lemonde.fr)

Face à un projet de SNCF transilien de fermer de nombreux guichets dans les gares d’Ile-de-France : 
Des élus alertent sur la fermeture de guichets dans des gares RER et Transilien (francetvinfo.fr)

“Le Fonds mondial pour la nature appelle l’ONU à négocier un traité sur le sujet. Les plastiques à usage unique constituent plus de 60 % de la pollution marine.” : 
La pollution plastique a atteint « toutes les parties des océans », alerte le WWF (lemonde.fr)

Les particules ultrafines dans le viseur d’Airparif | Airparif

(et notamment Une campagne de mesure des particules ultrafines prévue au voisinage des zones aéroportuaires)

Grand Paris : l’interdiction de certains véhicules polluants repoussée à 2023 (lemonde.fr)

Ce qui change au 1er février 2022 :
Prix de l’électricité, restrictions sanitaires, taux du livret A… Découvrez ce qui change en février (francetvinfo.fr)

Une tribune signée par 1400 scientifiques demande un vrai débat sur les actions à mener pour prévenir la crise climatique et environnementale dans la campagne présidentielle. 
TRIBUNE. Crises environnementales : 1 400 scientifiques appellent les candidats à la présidentielle et les médias à sortir “des discours de l’inaction” (francetvinfo.fr)