Edito Juin 2020

Coronavirus

L’épidémie semble enfin régresser.
Cela est dû notamment au respect des mesures de distanciation physique et de port du masque : en moyenne chaque personne infectée contamine 0,76 personnes (voir article France Infos du 05 juin)

Les données chiffrées publiées quotidiennement montrent que le virus est toujours présent, et qu’il convient donc de rester prudent. (voir page France infos situation au 5 Juin)

Concernant l’Essonne, au 28 mai , notre département est orange .

Source : https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus

Ce qui est possible ou pas est précisé sur le site de la préfecture de l’Essonne :

Concernant la scolarité :

Les commerces alimentaires et les commerces de vente d’aliments et de boissons à emporter sont désormais autorisés à ouvrir entre 21h30 et 6h du matin, mais les ventes de boisson alcooliques à emporter demeurent interdites entre 22h et 6h du matin. (concernant la vente d’alcool à emporter, les maires ont la possibilité des prescrire des mesures plus restrictives sur leur territoire )

 

Concernant les tests, la priorité est officiellement donnée aux tests virologiques (test par prélèvement nasal qui permet de déterminer si une personne est porteuse du virus au moment du test – cf. site info-coronavirus du gouvernement).

Concernant les tests sérologiques (détection d’anticorps dans le sang), la Haute autorité de santé préconise des cas d’indication pour l’instant assez restreints.

Inventer la vie d’après

Le confinement a été pour nombre d’entre nous l’occasion de revoir nos modes de consommation. Nous avons séparé l’essentiel du superflu, limité les achats en grande surface au strict nécessaire, privilégié les circuits locaux courts (voir par exemple « Les serres de mamie », ou le réseau « La ruche qui dit oui »).
Les marchés locaux ayant été fermés, nombre de commerçants ont organisé des livraisons, et certains conserveront une part de cette activité.

La situation de reprise d’activité remet profondément en question l’aménagement du territoire en Ile-de -France :
– comment respecter les distanciations physiques dans des transports en commun bondés ?
– et alors comment éviter le blocage du réseau routier, alors que le co-voiturage ne peut pas non plus être recommandé ?

Paris a vu augmenter l’utilisation du vélo.
On a vu apparaître quelques pistes cyclables temporaires mi-mai.
Nombre d’entreprise continuent à recourir au télétravail. Certaines y voient même l’opportunité de réduire leurs surfaces de bureau et faire ainsi des économies.
Mais qu’en sera-t-il à plus long terme ?

Comment dissocier une politique de mobilité d’une politique plus large d’aménagement du territoire ? Reviendra-t-on sur les principes de séparation des lieux d’habitation, de travail et de consommation qui ont prévalu les dernières décennies ?

C’est d’autant plus critique sur notre territoire dont l’urbanisation a explosé ces dernières années, drainant une population plus nombreuse dans un bassin d’emploi plus étendu.

Au mois d’avril, la convention citoyenne pour le climat a émis des propositions pour un plan de sortie de crise à l’attention du Président de la République (voir cet article publié sur le site du sénat ).

Voici les principales propositions citées, dont certaines sont proches de nos aspirations :

Rénover 20 millions de logements
Les citoyens réclament tout d’abord de rendre obligatoire la rénovation énergétique globale des bâtiments d’ici à 2040, et d’ici à 2030 pour les « passoires thermiques, tous ces logements étiquetés F et G pour leurs faibles performances énergétiques. « Notre ambition, écrivent-ils, est de passer d’une rénovation par petits gestes et à petits pas à une rénovation globale (toit, isolation, fenêtres, chauffage et VMC), en multipliant par trois le rythme des rénovations. »

Favoriser les circuits-courts
Les 150 demandent aussi un plan d’investissement pour l’agriculture avec une priorité donnée aux circuits courts, qui privilégierait la production locale, durable, à faible coût environnemental, et limiterait le transport de produits alimentaires. Pour les citoyens, la crise sanitaire et le confinement donne de la force à cette mesure. « Cela existe déjà avec la Loi Egalim mais on ne va pas encore assez loin », estiment les citoyens. Ils souhaitent promouvoir la création de fermes municipales et de plateformes de regroupement des productions.

Contenir l’étalement urbain
Lutter contre l’artificialisation des sols et l’étalement urbain « de manière beaucoup plus efficace », afin d’agir en faveur de la biodiversité et de réduire les consommations d’énergie liées aux déplacements, est également l’une des mesures fortes proposées. Il s’agirait notamment de limiter, entre 2021 et 2030, le nombre d’hectares artificialisés par commune au quart de ce qui a été artificialisé entre 2000-2020, de stopper « immédiatement » les aménagements de nouvelles zones commerciales périurbaines « très consommatrices d’espaces » ou encore d’autoriser les réquisitions de logements et de bureaux vacants.

Réduire la place de la voiture
Les citoyens veulent aussi réduire la place de la voiture individuelle, qui représente 16 % des émissions de gaz à effet de serre du territoire. Comment ? Avec la mise en place d’un plan d’investissement pour les transports en commun et pour les voitures sans essence et la relocalisation de certaines activités stratégiques pour éviter le transport de marchandises sur des milliers de kilomètres et garantir une plus grande autonomie alimentaire, énergétique et sanitaire. Pour encourager d’autres modes de transport, ils proposent de rendre obligatoire et d’augmenter (entre 500 et 1 800 euros par an) la prime de mobilité durable prévue par la loi d’orientation des mobilités.

Lutter contre la surconsommation
Autre mesure importante : « une sorte de loi Evin sur le climat » qui vise à interdire dès 2023 la publicité sur les produits les plus émetteurs de gaz à effet de serre » mais aussi, de manière plus générale, de « limiter fortement les incitations quotidiennes et non choisies ». Aller vers des modes d’alimentation et de production plus sains en éduquant et en formant le consommateur aux pratiques de « sobriété numérique » et à l’environnement. Les membres de la convention proposent en ce sens de décliner « mini conventions citoyennes pour le climat » pour élaborer au niveau local des propositions.

Aller vers une économie moins carbone
L’objectif est d’accélérer la transition vers une économie décarbonée (objectif européen et français fixé à 2050). Pour l’atteindre, les citoyens proposent que « d’ici à 2025, tout soutien à l’innovation s’inscrive dans une logique de sortie d’un modèle basé sur le carbone ». La recherche publique doit être financée dans les secteurs de l’innovation ayant un intérêt environnemental et écologique. Il faut « sortir de l’innovation pour l’innovation » précisent enfin les citoyens.
Pour eux, « la sortie de crise devra être l’occasion de revisiter les modes de production et de travail (…) pour porter l’espoir d’un nouveau modèle de société. » Ces mesures transmises doivent encore amendées et votées en assemblée plénière.

Rappelons que cette convention citoyenne rassemble 150 personnes représentant la diversité des français, qui ont pour mandat de définir une série de mesures permettant d’atteindre une baisse d’au moins 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 (par rapport à 1990) dans un esprit de justice sociale. Selon le planning initial, ses travaux doivent s’achever fin juin.
A suivre …

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