Edito mai 2022 : la piscine de Montlhéry

Alors que le thermomètre commence à monter, il est agréable d’aller à la piscine.

Or, sur notre territoire cela va devenir compliqué : la piscine de Longjumeau est définitvement fermée, la piscine des Ulis est fermée pour travaux, et la piscine de Montlhéry est menacée de fermeture.

Un peu d’histoire :

Wikipédia nous informe que les premiers bassins remontent à l’antiquité, et qu’en France, la première école de natation date de 1785 dans un bassin sur la Seine. C’est dans les années 1960 – 1980 qu’un plan un vaste projet national d’équipement du territoire en piscines municipales sous le titre « 1 000 piscines » est mis en oeuvre par le secrétariat d’état à la jeunesse et aux sports.

C’est ce qu’illustre le schéma ci-dessous qui présente l’historique de la mise en service des piscines :
(données Recensement des équipements sportifs, espaces et sites de pratiques – data.gouv.fr)

Le détail des données Ile-de-France, montre déjà des disparités territoriales :

Des inégalités de territoire :

Et lorsqu’on regarde la réparition des bassins de natation au regard de la répartition de population, on voit que les espaces périurbains sont sous équipés.

Selon un rapport de la cour des comptes publié en 2018 , sur la base de données de 2014 sur un échantillon de communes et EPCI :

“Peu d’équipements aquatiques sont présents dans les espaces périurbains. S’ils accueillent 22% de la population, ces espaces n’offrent que 14% des équipements aquatiques et 12% de la surface des bassins.”

Et c’était avant la pandémie de COVID 19 qui a conduit un certain nombre d’établissements à fermer.

La figure ci-dessous illustre la situation en Ile-de-France.

 

Un zoom sur notre EPCI Paris-Saclay montre une inégalité d'équipement entre le Nord et le Sud du territoire, que la fermeture de la piscine de Montlhéry ne ferait qu'accentuer.

Les besoins

Selon la fédération française de natation, les quelques 800 000 m2 de bassins couverts que compte l'hexagone couvrent au mieux 75% des besoins identifiés pour une pratique annuelle de la natation.
(voir  extrait du livret des piscines)

Selon les données citées qui datent de 2009, un quart des classes élémentaires ne pouvaient disposer d'un nombre de séances de natation suffisant pour un enseignement complet et 10% des classes en étaient exclues à cause d'un temps de parcours trop important.

En 2019, le ministère des sports vantait un plan "aisance aquatique" suite à l'augmentation des noyades accidentelles des jeunes enfants. (voir Lancement du plan aisance aquatique - Le site du ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques), et en depuis 2021 on peut trouver sur le site de la région Ile-de-France un "Plan piscines régional" (voir Plan piscines régional | Région Île-de-France (iledefrance.fr)

Sur le papier, tout le monde s'accorde sur la nécessité d'apprendre aux enfants à nager, et de promouvoir la pratique sportive à tous les âges de la vie. La natation est le 3e sport pratiqué en France.

La pratique de la natation ou de l'aquagym est aussi fortement recommandée au séniors.

Et alors que la loi SRU conduit nos petites communes à accroître le nombre de logements sociaux, il est inconcevable qu'on ne sache pas développer un offre de piscines municipales qui par définition propose un loisir de proximité accessible à tous.

Loisir qui sera d'autant plus prisé compte tenu des canicules annoncées.

Nous comprenons que les coûts doivent être maîtrisés et qu'ils s'avèrent très disparates selon les établissements, ainsi que le décrit un rapport de L'observatoire des finances et de la gestion publique locale (voir vf_ofgl_cap_sur_14_cout_fonctionnement_piscines_bloc_co.pdf (collectivites-locales.gouv.fr)).

Selon le type d'installation (bassin saisonnier extérieur, bassin couvert, installations de loisir complémentaires,..) , le coût moyen peut être inférieur à 526 €/m2/an ou supérieur à 1984 €/m2/an.

Mais combien coûtent les noyades ? 

Voici ci-dessous les données de Santé publique France, qui publie chaque année une surveillance épidémiologique des noyades estivales  :

                      

Parmi les recommandations de Santé Publique France au vu de ces données :

"Il n'est jamais trop tard pour apprendre à nager"

"Renforcer l'apprentissage de la nage chez les enfants le plus tôt possible"

Et combien coûteraient des personnes âgées dépendantes ? 

Les projections publiées par l'INSEE indiquent une augmentation importante de la population âgée dans les prochaines décénies.  (voir 68,1 millions d’habitants en 2070 : une population un peu plus nombreuse qu’en 2021, mais plus âgée - Insee Première - 1881)

Et la pratique de la natation est connue pour avoir un effet bénéfique sur beaucoup de pathologies souvent liées au vieillissement.

voir notamment :

Pourquoi pratiquer la natation lorsqu'on est malade ? - VIDAL

Nagez Forme Santé | Fédération Française de Natation (ffnatation.fr)

 

Ce n'est donc certainement pas le moment de fermer les piscines publiques en zone périurbaine.

 

3 Responses

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  1. BRAVO pour cette thématique “Piscines” publiques…..
    il est essentiel de développer ces instruments de santé publiqlue. Idem pour zones de plages aménagées sur fleuves & cours d’eau etc etc….à vous pour un prochain sujet, en attendant les J.O. 2024 et une population sportivement entraînée mais sans excès, attentive à son “bien vivre” etc etc
    bien cdt
    cg

    1. Merci pour ce commentaire ! Oui sur le développement de la pratique sportive de santé il y a de quoi faire.
      Nous avions en tête une thématique “cours d’eau”, mais plus dans l’esprit préservation vis à vis des pollutions, ce qui est une première étape avant la baignade !

  2. […] Article n° 8 : Edito mai 2022 […]

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