Edito Février 2024 : consultation sur le SDRIF-E

L’enquête publique est annoncée aussi bien dans la Feuille du Bois de Février que dans le journal de l’agglomération Paris-Saclay Hiver 2024. 

Lien vers le dossier : Dossier de l’enquête publique Enquête publique relative au projet de Schéma directeur de la région Île-de-France – Environnemental (SDRIF-E) (registre-numerique.fr)

 

Nous avons parcouru les 186 pages de ce dossier très riche d’informations.

Il est indiqué en introduction que deux grands principes guident les objectifs :
– la sobriété 
– le polycentrisme

selon 5 priorités thématiques :
– Environnement
– Gestion des ressources
– Développement économique
– Mobilités
– Cadre de vie


Parce que les décisions qui en découlent impactent directement notre cadre de vie notamment en matière d’urbanisation et de transport. (on trouvera dans notre édito de novembre 2022 un bref rappel historique des différents schémas d’aménagement)

Les grandes orientations d’urbanisation sont résumées dans la carte en lien intitulée “Carte Maîtriser le développement urbain“.

Un zoom sur notre territoire semble confirmer la volonté :

  •  d’urbaniser le long de la RN20 (voir les cercles rose clair correspondant aux secteurs d’urbanisation préférentielle)
  • de protéger les bois sur notre commune et alentour (surfaces vertes)
  • de développer des pistes cyclables (bien que le pointillé jaune le long de la RN20 qui traverse La Ville du Bois en ligne droite entre Arpajon et Massy soit peu crédible)

(cliquer sur l’image pour l’agrandir)

Il faut aller en page 139 du document pour voir inscrit le TCSP Massy- Arpajon dans les projets de transports collectifs. Rappelons que ce fameux TCSP dont on nous parle depuis 2006 avait été oublié dans le SRIF de 2013, car le Syndicat des Transports d’Ile de France (ex Ile-de-France Mobilité) n’en voulait pas.


En introduction de chaque chapitre sont présentées des infographies avec des chiffres clés pour la Région.

On trouvera en lien un document les regroupant incluant nos commentaires.

Parmi les vulnérabilités de notre région, nous avons retenu :

  • 84% des cours d’eau et 85% des nappes souterraines en mauvais état chimique
  • la région est très dépendante d’approvisionnements extérieurs, et plus consommatrice de ressources que le reste de la France
  • 1 déchèterie pour 68 500 habitants contre 1 pour 14 000 au niveau national
  • 1,7 Millions de franciliens en attente d’un logement social en 2020
  • 2,7 Millions de franciliens dans un logement suroccupé
  • 76% des franciliens vivent dans des communes carencées en espace vert
  • 9 Millions d’habitants exposés à un niveau excessif de bruit des transports
  • 10% de la part de consommation régionale d’espace est liée à la logistique

Il est intéressant de noter que notre commune est située dans “la couronne, à l’interface ville-campagne”  et fait partie de la ceinture verte , zone pour laquelle une volonté de conserver des espaces verts est affichée.

La Ville-du-Bois fait aussi partie des communes très touchées par les inondations par ruissellement :
( sur Arrêtés Cat Nat – Catnat (ccr.fr) on trouve 14 arrêtés pour inondations et/ou coulée de boue pour La Ville-du-Bois) 


Concernant les objectifs globaux annoncés, tels qu’ils sont présentés , on ne peut y être opposé, mais ils sont trop globaux pour avoir un sens pour chaque francilien.

Les cartes présentées sont souvent « aveugles » et imposent d’aller consulter d’autres documents pour visualiser les données de notre territoire.

Par exemple l’enjeu majeur de l’objectif Zéro Artificialisation Nette (ZAN), est le partage et la localisation des territoires encore utilisables et ceux à préserver. Il faut aller consulter sur le site de l’Institut Paris Région le dossier de territorialisation du ZAN pour la communauté Paris-Saclay : voir Etude de cas de la communauté d’agglomération de Paris-Saclay

(dans toute la suite, cliquer sur les images pour les agrandir)

Artificialisation : La Ville – du – Bois commune de densification ?

On peut  lire p31 de cette étude de cas de la communauté Paris-Saclay : 

Les communes de La-Ville-du-Bois, Marcoussis, Montlhéry ou Linas semblent présenter les plus hauts potentiels d’optimisation de leurs tissus avec même deux mailles parmi les 1% les plus densifiables de la région.

Alors que dans le même temps, environ 21% de la population de La ville du Bois est carencée en espace vert (voir p34)


En p 47, on trouve des indicateurs de renaturation :

A la lecture du schéma ci-contre, nous comprenons que La Ville du Bois est bien répertoirée comme sensible au ruissellement, et qu’il y a des zones à renaturer

Rappelons que ces dernières années, beaucoup d’arbres ont disparu dans notre commune, et que cela augmente vraisemblablement la sensibilité de la commune au ruissellement. (ruissellement qui explique certainement en partie la dégradation des chaussées que nous observons ces derniers temps)

voir notre édito de Juin – Juillet 2023 consacré à l’urbanisation et deux exemples carcatéristiques de la disparition de la végétation ci-dessous.

Gestion de l’eau 

Compte tenu des sécheresses qui risquent de se multiplier, se poser la question de la disponibilité de la ressource en eau est indispensable. 

Là encore, les éléments du dossier ne permettent pas vraiment de savoir où nous en sommes sur notre territoire.

Voici par exemple la carte de l’état des rivières en p41 du dossier SDRIF-E ( image de gauche ci-dessous). Il faut aller chercher l’originale sur le site de la DIREAT pour trouver les noms des rivières (voir zoom sur nos rivières image de droite ci-dessous)

Il s’agit d’un état des lieux de 2019. 

Voici le commentaire en regard de ce schéma :

L’état écologique des cours d’eau franciliens devra également être amélioré pour participer à atteindre l’objectif de 53 % de cours d’eau en bon état sur le bassin Seine-Normandie en 202714. Pour ce faire, la protection et la renaturation* des cours d’eau, de leurs berges, des bras secondaires, zones humides* et annexes hydrauliques sont des enjeux majeurs.

Face à ce double défi, le SDRIF-E propose une action ambitieuse à la fois sur l’environnement naturel, les prélèvements en eau et les rejets d’eaux usées dans les milieux naturels.

Nous sommes plutôt d’accord avec les actions proposées de renaturation des berges, préservation des zones humides, d’adaptation des pratiques agricoles et industrielles et d’amélioration du traitement des eaux. Pour notre territoire, un certain nombre de ces actions sont déjà engagées via le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux Orge-Yvette, géré par les repésentants de l’état et des collectivités locales et il s’agit de mise en oeuvre de directives européennes des années 2000. (voir plaquette du SAGE orge-yvette).

Une carte en p 42 du dossier SDRIF-E montre les risques de manque d’eau (image de gauche) , un zoom sur notre commune (en jaune) montre que nous ne sommes pas concernés par une réglementation sur l’usage de l’eau mais que l’eau souterraine peut manquer. 

La gestion de l’approvisionnement en eau potable, ainsi que de l’assainissement est de la compétence de la communauté d’agglomération. 

 


Gestion des déchets

Parmi les difficultés pour la Région à atteindre les objectifs réglementaires de diminution des déchets, est mentionné le nombre insuffisant de déchèteries et lieux de recyclage au regard du nombre d’habitants.

On peut trouver en p58 une carte de l’Ile-de-France montrant des indicateurs d’accès aux déchèteries et des zones de carence. Un zoom sur notre commune montre que nous sommes à 7km d’un déchèterie et que la Communauté Paris-Saclay est une zone de carence.

La Région propose d’utiliser si nécessaire une part de “l’enveloppe foncière régionale dédiée aux projets de la transition environnementale”, (autrement dit des surfaces autorisées dans la cadre de la loi ZAN) pour la construction de nouvelles installations.

Mobilité

La nécessité de réduire l’impact du transport dans les émissions de gaz à effet de serre fait aujourd’hui l’unanimité. Selon le barométre des franciliens 2023 publié par L’institut Paris Région, 85% des franciliens estiment que la lutte contre le changement climatique est un enjeu prioritaire pour l’action publique. En France, le transport routier est le plus gros émetteur.

Voir ces diagrammes diffusés par le ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires dans une publication des chiffres clés du climat de 2022 :

C’est pourquoi les politiques publiques visent à limiter le transport routier, et surtout l’autosolisme (le fait de se déplacer seul en voiture). 

Rappelons que dans son enquête sur “l’autosolisme”, Vinci Autoroute constate qu’entre 7h30 et 8h du matin, le taux de véhicules ne transportant qu’une personne était de 87% en 2022.

Voyager seul en voiture, c’est utiliser une énergie pour déplacer environ 1,5 tonnes pour un humain de quelques dizaines de kilos !! 

Rappelons aussi l’impact CO2 des différents modes de déplacement :

Sans surprise les orientations proposées au chapitre 5 consacré aux mobilités, visent à développer le covoiturage et l’utilistation des transports en commun, via des voies dédiées , ainsi qu’à une offre de bus express, et la multiplication des aires de covoiturage, ou de “pôles d’échanges multimodaux routiers (PEMR)”.

On peut trouver une carte des projets de transports collectifs :

 

où apparaît clairement le TSCP Massy Arpajon : on a juste perdu de nombreuses par rapport aux prévisions initiales. (on nous en parle depuis 2006 !!)

On peut s’interroger que la pertinence de la priorité donnée à la ligne CDG express utile à un faible nombre d’usagers comparé aux usagers du quotidien du RER B dont la maintenance a été cahotique.

La presse et les associatios d’usagers se font l’écho du chaos dans les transports lié aux chantiers du Grand Paris, ainsi qu’à la restriction de service maintenue post-COVID, les difficultés de maintenance, le manque de conducteurs. ( voir extraits de messages sur les réseaux sociaux ci-dessous) 

 

Et alors qu’on annonce des offres de bus en grand couronne, le job ne doit pas être de tout repos côte Ile de France Mobilité !

On trouve d’ailleurs dans le dossier SDRIF une carte de propositions de ” pôles d’échanges multimodaux routiers”, ainsi qu’une carte d’offre de cars express. L’idée est de “massifier” les déplacements et d’utiliser le réseau routier là où il n’y a pas de réseau ferré, et de proposer plus d’aires de co-voiturage.

(voir  en complément le rapport remis par François Durovray à Idf Mobilité sur le sujet des cars express)

 

Le vélo n’est pas oublié, et un schéma de plan vélo est mentionné. A noter la V1 qui est la piste le long de la RN20, qu’il est prévu de rénover (après 2029 selon le schéma directeur cyclable de la communauté Paris Saclay)

 

Il est bien sûr question de développer la marche et le vélo, et “la ville du quart d’heure” est évoquée.

Une carte des commerces et services accessibles en 15 mn à pied est présentée en p85, au chapitre 3 consacré aux modes de vie.

Un zoom sur notre commune montre le Centre Commercial Carrefour et celui de la zone des Graviers. Du centre ville, le temps d’accès à pied est plutôt de l’ordre de la demie heure, peut-être un peu plus pour une personne âgée ou pour une famille qui se déplace avec de jeunes enfants. Et l’accès à pied par les ronds points n’est pas forcément sécurisant.

Nous avons par ailleurs déjà évoqué la place anecdotique du vélo dans les aménagements. (voir notre édito d’avril 2023 )

 

 

 

On peut par ailleurs regretter que l’Ile de france soit aussi loin de ses objectifs issus de la Loi d’Orientation des Mobilités de 2019 concernant les places de parking vélo dans les différentes gares franciliennes. (voir le tableau de bord mis à jour fin février par vélo&territoire)

A noter pour les gares près de chez nous les objectifs en nombre de places, et le nombre de places réalisées :

  Objectif LOM réalisé au 01/01/2024 taux de réalisation (%)
Epinay-sur-Orge 70 16 22,9
Sainte-Genevieve-des-Bois  110 40 36,4
Massy- Palaiseau 640 120 18,8
Gravigny-Balizy 10 12 120,0
Longjumeau 10 12 120,0

 

 

 

Il n’est pas mentionné d’orientation visant à limiter le trafic aérien sur les aréoports franciliens, même si est évoquée “une charge en termes d’artificialisation* des sols mais aussi de nuisances de divers ordres, et particulièrement de nuisances sonores.”.

Est rappelée la loi Climat et Résilience de 2021 qui interdit les liaisons les vols aériens intérieurs lorsqu’une alternative ferroviaire existe pour des trajets réalisables en moins de 2 h 30. Les liaisons aériennes supprimées sont celles reliant Paris-Orly et Nantes, Lyon et Bordeaux (hors correspondances aériennes).

Il en passe encore cependant quelques uns au-dessus de nos têtes, tel que ce vol Paris- Nantes perçu le 20 février dernier à 13h55, mais ce devait sans doute être un “vol de correspondance”.( image capturée avec l’application flightradar24)

 

 

 

 


Tout ce qui peut améliorer les mobilités est bon à prendre. Des voies dédiées bus et covoiturage, des cars express pourquoi pas ?
Sur notre commune, les aménagements piéton et cyclables sont très réduits, la navette de l’agglomération a été supprimée parce que le coût n’y était pas supportable , alors que la population vieillit et que des circulations sécurisées seront de plus en plus nécessaires.

Nous ne voyons pas non plus très bien les propositions concrètes permettant de réorganiser les espaces de vie / travail / activités dans “la ville du quart d’heure à pied” timidement évoquée, et parfois hors de la réalité territoriale. Les emplois resteront concentrés sur les mêmes lieux, éloignés de ceux où nombre d’employés ont les moyens d’habiter.

Nous constatons aussi que les aménagements sur notre territoire ne sont jamais prioritaires, ce qui est incohérent avec l’augmentation de population imposée par les nouveaux immeubles réalisés et prévus.

En conclusion

Nous ne pouvons qu’encourager chacun de vous à s’exprimer sur ce schéma directeur Environnement.

Jusqu’au 16 mars à 12h, il est possible de s’exprimer :

  • sur les registres papier notammet en mairie de Arpajon , Longjumeau, Sainte-Genevieve-des-Bois, Les Ulis (voir ici )
  • lors d’une permanence organisée par un commissaire enquêteur notamment les 
    9 mars de 9h à 12h à Massy
    11 mars de 14h à 17h à Savigny sur Orge
    14 mars de 14h à 17h à Sainte-Genevieve des Bois
    16 mars de 9h à 12h à Arpajon
  • sur la plateforme numérique dédiée à l’enquête
  • par email à l’adresse sdrif-e@mail.registre-numerique.fr
  • Par courrier adressé à : 
    Conseil régional d’Île-de-France 
    Mission SDRIF-E, Pôle Logement, aménagement et transports, 
    2, rue Simone Veil – 93400 Saint-Ouen-sur-Seine