Le mois de Juin a commencé avec une inondation dans la Grande Rue.
Si on regarde les épisodes de précipitations importantes depuis 1975 et les jours les plus chauds depuis 1950 des mois de juin sur la station météo d’Orly, il ne fait aucun doute que les effets du changement climatique se font déjà ressentir. Les épisodes exceptionnels, au-dessus du 3e quartile, sont de plus en plus fréquents depuis les années 2000. (la médiane est la valeur pour laquelle 50% des valeurs sont au-dessous et 50% au-dessus, le 3e quartile est la valeur pour laquelle 75% des valeurs sont au-dessous, 25% au-dessus)
Voir les courbes ci-dessous issues du site Infoclimat (source : Climatologie globale en juin à Orly – Athis-Mons – Infoclimat). (Glisser la souris sur les points pour voir les détails)
La donnée de hauteur de pluie maximale sur 24h de juin 2022, est celle du 4 juin, jour où la Grande Rue s’est tranformée en torrent.
Pour s’adapter à ces phénomènes de fortes pluies on sait aujourd’hui qu’il faut limiter l’artificialisation des sols, voire désartificialiser . (voir Portail de l’artificialisation des sols | Portail de l’artificialisation (developpement-durable.gouv.fr))
Pour limiter les ilôts de chaleur, on sait aussi qu’il faut végétaliser, et donc aussi limiter les grandes surfaces gourdonnées ou bétonnées.
Les données d’artificialisation des surfaces par commune de la banlieue parisienne entre 2009 et 2020, montre que les territoires périurbains ne sont pas allés dans le bon sens. (voir carte ci-dessous, les données proviennent de l’open data du Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires).
Les collectivités locales sont invitées à privilégier la densification plutôt que l'extension au détriment des surfaces boisées ou agricoles, notamment par la récente loi "zéro artificialisation nette" (voir Objectif « zéro artificialisation nette » : quels leviers pour protéger les sols ? | France Stratégie (strategie.gouv.fr)). Malheureusement, à La ville-du-Bois, chaque fois qu'un lot est divisé pour construire une nouvelle maison, des arbres sont abattus, et des surfaces supplémentaires sont impermabilisées.
Certains nouveaux immeubles construits en bordure de RN20 l'ont été au détriment de jardins arborés. Si la loi SRU impose la construction de tels logements, nous espérons que les prochains lots seront mieux conçus et moins "minéraux".
Alors qu'une consultation a été ouverte en vue de la mise à jour du PLU de notre commune, nous ne pouvons que souhaiter que les recommandations de Mission régionale d'autorité environnmentale du 13 décembre 2018 soient prises en compte.
Extraits :
Il apparaît ainsi nécessaire d’approfondir les analyses portant sur :
• les niveaux de bruit et de pollution atmosphérique auxquels seront exposés les occupants des 700 futurs logements le long de la route RN20, afin de les caractériser précisément et d’en déduire les impacts sanitaires compte tenu des mesures d’accompagnement citées dans le rapport (abaissement de la vitesse, bande de recul, plantations, etc.) ;
• les déplacements en automobile actuels et ceux générés par l’accroissement prévu par le projet de PLU des activités commerciales, du nombre d’habitants et de l’offre d’équipement (notamment le stade) compte tenu de la localisation des sites de projet ;
• la valeur et la vulnérabilité d’un des secteurs pouvant accueillir les ateliers municipaux dont il est projeté le déplacement, ainsi qu’un nouveau stade.
Le PLU de La Ville-du-Bois doit, en application des articles L.131-4 à 7 du code de l’urbanisme,
être compatible avec :
• le schéma directeur de la région Île-de-France (SDRIF) approuvé le 27 décembre 2013 ;
• le plan de déplacements urbains d’Île-de-France (PDUIF) approuvé le 19 juin 2014 ;
• le schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) du bassin Seine-Normandie approuvé le 1er décembre 2015
• le schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) Orge-Yvette approuvé le 2 juillet 2014 ;
• le plan de gestion des risques d’inondation (PGRI) du bassin Seine-Normandie 2016-2021 approuvé par arrêté ministériel du 7 décembre 2015.
Il doit également prendre en compte le schéma régional de cohérence écologique (SRCE) d’Île-de-France approuvé le 21 octobre 2013.
La MRAe recommande de prendre en compte les emplacements réservés dans le décompte des espaces actuellement non artificialisés dont il est prévu l’ouverture à l’urbanisation dans le projet de PLU.
La MRAe recommande d’évaluer l’incidence sur la préservation des zones humides des aménagements projetés, y compris ceux du centre-ville.
La MRAe recommande d’approfondir l’évaluation environnementale sur la prise en compte du risque d’inondations par remontée de nappes susceptibles d’affecter les aménagements liés au projet de renouvellement urbain de la RN20 et ceux prévus dans l’emplacement réservé n°11. (ancien parking de carrefour près des tennis où il est prévu d'installer des services techniques)
Par ailleurs, dans ses cahiers "Résilences des territoires", l'organisation The shift project évoque les Schéma de cohérence territoriale comme outil de prise en compte des actions à mener dans l'aménagement du territoire pour s'adapter au changement climatique.
Selon la carte de réalisation des SCOT de 2022, notre territoire semble plutôt en retard par rapport au reste de la France. Sur la carte de France ci-dessous, sur laquelle on peut zoomer, notre territoire entre Versailles et Evry apparaît en blanc.
Mise à jour le 10 Juillet 2022 :
Il semble que le site de ressources de la Fédération des Scot ne soit plus accessible , voici la même information issue du site Cartographie - Géoportail de l'Urbanisme (geoportail-urbanisme.gouv.fr)
Et en zoomant sur notre territoire :
Il y a pourtant urgence à mettre en oeuvre une cohérence territoriale pour nous adapter au changement climatique.
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