Edito avril 2023 :”Circulation douce” : le vélo

Pourquoi s’intéresser au vélo ?

Pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre 

Les derniers rapports du GIEC indiquent
qu’avec les politiques décidées à fin 2020 ,
le réchauffement global sera de 2,2 à 3,5 °C
d’ici la fin du siècle par rapport à l’ère pré-industrielle,
avec une valeur médiane de 3,2°C

(Cf. VIe rapport du GIEC à l’usage des décideurs (en anglais), p23)

 

On peut par ailleurs trouver des estimations de l’empreinte CO2 moyenne par personne en France : ici 9,9 tonnes équivalent CO2 par an et par personne  (Cf. cette analyse de la société Carbone4, experte de ce type de bilan )

Si cela vous intéresse, des simulateurs en ligne permettent de calculer sa propre empreinte carbone (par exemple ici ).

Les déplacements en voiture sont des contributeurs majeurs des empreintes carbone individuelles.

 

Selon la Stratégie Nationale Bas Carbone  de mars 2020, publiée par le Ministère de la transition écologique, il faudrait une empreinte carbone de 1,8 à 2 teqCO2 par an et par personne pour atteindre une limitation à 2°C du réchauffement global.

 

Le vélo est un bon moyen de réduire l’empreinte carbone des déplacements :
(source : nosgestesclimat.fr)

 

Pour faire des économies d’énergie :

Dans son enquête sur “l’autosolisme”, Vinci Autoroute constate qu’entre 7h30 et 8h du matin, le taux de véhicules ne transportant qu’une personne était de 87% en 2022.

Voyager seul en voiture, c’est utiliser une énergie pour déplacer environ 1,5 tonnes pour un humain de quelques dizaines de kilos !! 

Un comparatif des caractéristiques vélo à assistance électrique / voiture est donné dans le document The Shift Project – Décarbonner la mobilité dans la vallée de la Seine)

 

Alors que le prix de l’énergie ne cesse d’augmenter, développer les solutions de petits véhicules légers sera nécessaire.

L’infographie d’Aurélien Bigot sur l’usage de 100kW de capacité de batterie selon le type de véhicule est assez éloquente. (Cf. https://bonpote.com/les-vehicules-intermediaires-lavenir-de-la-mobilite/)

 

Comment s’y mettre ?

Il faut reconnaître que ce n’est pas facile. 
Dans son rapport “Décarbonner la mobilité en vallée de la Seine“, the Shift Project mentionne :

Pourquoi le vélo ne se développe pas hors des centres urbains ?
Les raisons les plus souvent avancées de non-utilisation du vélo dans diverses études européennes
(CEMT – ITF 2004; Cycling Scotland Scottish Charity 2018; Korsu, Massot, et Orfeuil 2011) sur l’ensemble d’un territoire sont, par ordre décroissant d’importance :
● les questions relatives à la distance/vitesse du véhicule et au relief, la voiture restant plus rapide que le vélo dans la plupart des circonstances, notamment en périphérie des aires urbaines. En Vallée de la Seine, la voiture a une vitesse moyenne de 29 km/h contre 9 km/h pour le vélo.
● l’absence d’aménagements cyclables adéquats dans les zones où les vitesses de circulation automobile sont limitées à 50 km/h ou plus, ce qui augmente l’insécurité des cyclistes ;
● l’impossibilité ou la difficulté à transporter des objets et/ou des personnes sans équipement dédié ;
● les problèmes de sûreté et de vol de vélos, bien que ce problème soit moins marqué dans le périurbain que dans l’urbain (Mercat et Héran 2003) ;
● le confort, les Français déclarant craindre le froid, la pluie et la chaleur alors que plus de 30 % des déplacements se font à vélo dans d’autres pays aux conditions climatiques similaires (PaysBas) ou moins bonnes (Suède : neige, froid intense) (Korsu et al. 2011).

 

Ainsi les collectivités territoriales affichent une volonté de développer “les mobilités douces”, sachant que selon les enquêtes sur le déplacement des français de nombeux déplacements en voiture sont réalisés y compris pour des trajets sur des distances courtes (Cf. https://www.insee.fr/fr/statistiques/5013868)

 

Des aménagements à améliorer

Et si la communauté Paris-Saclay publie un Schema_directeur_des_circulations_douces_avril_2019.pdf (paris-saclay.com) , dans la pratique, lorsqu’on compare la carte des circulations douces avec la réalité, on a quelques mauvaises surprises.

 

Coté parking, ce n’est pas brillant non plus. Si on compare les emplacements montrés sur la carte interactive “à vélo en Ile-de-France :

Il ne suffit pas de peindre des logos au sol. Des aménagements sécurisants sont nécessaires.

Un bon test de sécurisation :

Ne pas oublier les territoires éloignés des centres des métropoles

Enfin , si on regarde une estimation des distances moyennes domicile-travail par commune en Ile-de-France (calculée à partir de données Insee 2019 sur les flux domicile-travail) , si jusqu’à 15 km on estime qu’il est possible d’utiliser un vélo à assistance électrique, au-delà, ce n’est pas tellement envisageable. Et les territoires ne sont pas égaux : à la périphérie de l’Ile-de-France – comme sans doute à la périphérie de la plupart des métropoles le vélo ne peut pas être une solution pour décarboner les mobilités.

Une analyse plus approfondie des usages est nécessaire en tenant compte de la diversité des territoires.

Edito Octobre 2022 : RN20

La commune de La Ville-du-Bois a approuvé le nouveau « Projet Partenarial d Aménagement de la RN20 » (PPA RN20 en Conseil Municipal du 20 septembre 2022.

Le PPA a été approuvé en juin par la communauté Paris-Saclay et en Juillet par le Conseil Départemental de l’Essonne.

Un document explicitant le Contrat de partenariat est disponible sur le site de la communauté Paris-Saclay

D2022-223 – Projet Partenarial d’Aménagement (PPA) – RN20 : signature de la convention – Paris Saclay (paris-saclay.com) 

Voici ci-dessous l’état d’avancement des approbations de ce PPARN20 selon les communes concernées dont les noms sont en bleu. (à partir des Comptes-rendus des Conseils Municipaux disponibles en ligne)

 

Petit rappel historique 

Le réaménagement de la RN20 est un long serpent de mer que nous suivons depuis la création de l’association dans les années 2000.
Nous avons déjà notamment publié :

 

Les avancées :

Le document mis en ligne par la communauté Paris-Saclay est certainement le plus opérationnel que nous ayons vu jusqu’à présent. Les actions sont listées, et pour chacune, un maître d’œuvre est identifié avec un planning et un budget.

Extrait du chapitre Objectifs poursuivis par le contrat :

« Fondé sur la mise en service d’un transport collectif en site propre, ce projet ne pourra voir le jour qu’à long terme ; il a fait l’objet d’une prise de position d’Ile-de-France Mobilités en ce sens en 2019. Pour autant, on ne doit abandonner ni le parti d’aménagement ni l’ambition de faire de la RN20 un axe structurant de transport collectif et de modes actifs et préparer dès aujourd’hui l’insertion des voies dédiées. 

Ce contrat de projet partenarial d’aménagement propose ainsi une stratégie progressive et évolutive pour y parvenir.»

 

L’objectif final affiché est de mettre en œuvre un transport en commun en site propre sur l’axe RN20. Cet objectif est découpé en objectifs intermédiaires détaillés.

Les partenaires du contrat sont : l’Etat, la région, le Conseil départemental de l’Essonne, les quatre intercommunalités Paris-Saclay, Cœur d’’Essonne, Entre Juine et Renarde, Etampois Sud Essonne et les 26 communes traversées. (voir carte ci-dessus)

Le projet se décline en 3 axes :

AXE 1 Favoriser l’usage multimodal de la RN 20 : une route ouverte à toutes les mobilités

AXE 2 – Optimiser le fonctionnement de la RN 20 : une route verte et intelligente

AXE 3 – Poursuivre la requalification urbaine, paysagère et économique des territoires traversés par la RN20

 

Les axes 1 et 2 sont déclinés en 38 actions d’aménagement relativement concrètes, alors que l’axe 3 décrit essentiellement la cohérence à établir avec les politiques de construction et de développement économique.

Sur ces 38 actions, la plupart ont un maître d’ouvrage et un ou des organismes finançant, mais seules environ 26% ont une date de réalisation clairement exprimée.

Voici les actions avec date de réalisation mentionnée qui nous ont semblé concrètes :

Renfort de l’offre de bus :

Août-2022 : entrée en vigueur des contrats de réseau 24 Sud Essonne, 26 Paris-Saclay, 25 Coeur Essonne Agglomération. 
Le contrat 26, Paris-Saclay, correspond au transfert d’exploitation d’un certain nombre de lignes de bus des sociétés Transdev, Albatrans, Keolis et Savac, vers RATP Cap IDF qui a été désigné par Île-de-France Mobilités.

Dans la pratique, alors que le Conseil départemental de l’Essonne annonçait fin août l’augmentation du nombre de bus, ainsi que la création de la ligne directe Paris DM154 (voir Renfort des lignes de bus DM151 – DM153 – DM154 – Conseil départemental de l’Essonne), entre grèves et manque de chauffeurs, le service s’est plutôt dégradé.

Le contrat 24 Sud Essonne concerne la mise en place d’un transport à la demande dans le Sud Essonne. (voir le site dédié Accueil – TAD Île-de-France Mobilités (idfmobilites.fr))

En 2023, il est prévu de “mettre en oeuvre la restructuration du réseau de bus de Courtaboeuf et notamment les nouvelles liaisons vers l’axe RN20.” Nous n’avons pas trouvé plus de précisions.

 

Aménagements routiers :

Aménagement de l’échangeur RN20 / RD99 (Mauchamps) : fin 2022

Aménagement de la route de Chasse (Ballainvilliers) : 2023 – 2024
(A noter que dans le dossier de concertation présenté en 2013, la mise en service était prévue en 2017 ! voir RN 20 – Aménagement du carrefour de la route de chasse sur ballainvilliers et saulx-les-chartreux / Aménagement. / Aménagement et urbanisme / Enquêtes publiques / Publications / Accueil – Les services de l’État dans l’Essonne)

Requalification de la route de Montlhéry (Saulx les Chartreux) : 2024-2025

 

Assainissement routier :

Un diagnostic des bassins doit être réalisé en 2022 en partenariat avec les communes, les EPCI et les syndicats de rivière, et les travaux de requalification des bassins en 2023 . 
Dans une 3e phase, il est prévu un diagnostic et une requalification de l’assianissement longitudinal, sans délai mentionné.

 

 

 

Dépôts sauvages :

Des opérations de sensibilisation par voie d’affichage sont prévues en 2023 . Nous ne sommes pas très convaincus de l’efficacité de cette action.

 

 

Bruit :

Des enrobés phoniques ont été appliqués entre 2018 et 2020, sur les portions recevant un trafic supérieur à 3 Millions de véhicules par an, lorsque l’âge du revêtement était supérieur à 10 ans, selon les priorités définies dans le Plan de Prévention Bruit Environnement en vigueur, et sur les sections où la vitesse moyenne est supérieure à 60 km/h.
(Cela a notamment concerné la portion Linas – Egly cf Essonne. La RN20 fermée sur une portion de route entre Linas et Égly jusqu’au 14 août | Actu Essonne)
Il est un peu étonnant que cette action soit comptabilisée dans un contrat d’aménagement en cours d’approbation en 2022. Mais sans doute s’agit-il de satisfaire un indicateur environnemental.

Il est aussi prévu de mettre à jour le Plan Prévention Bruit Environnement au 2e semestre 2024.

 

 

Ce contrat d’aménagement prévoit de nouvelles interconnexions de bus avec les lignes 18 et T12 en cours de construction.

Si la Communauté Paris Saclay défend le schéma de transport ci- contre, nous ne pouvons que constater que le délaissement de notre territoire se confirme.

Dans son planning d’origine, le TSCP annoncé en 2006, devait voir le jour en 2025, et le “boulevard urbain” en 2030 !

Finalement la ligne 18 et le Tram-T12 arriveront avant.

 

Force est de constater que sur notre portion de RN20 , cela fait plus de 30 ans qu’aucun aménagement d’envergure promis ne voit le jour.

Il y a pourtant urgence : dans son diagnostic de schéma de mobilités, la CPS montrait que selon les données 2015, aux heures de pointe, le taux de remplissage du DM153 – bus qui fait le trajet du “futur” TSCP Massy Arpajon – était déjà de 120%. (voir p79 Phase 1_Doc1_Diagnostic_Schéma_Transport_CPS_VF (paris-saclay.com))
Or les constructions de logements se sont multipliées le long de l’axe RN20, et on connaît les dysfonctionnements généralisés actuels des lignes de bus du territoire.