Pourquoi s’intéresser au vélo ?
Pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre
Les derniers rapports du GIEC indiquent
qu’avec les politiques décidées à fin 2020 ,
le réchauffement global sera de 2,2 à 3,5 °C d’ici la fin du siècle par rapport à l’ère pré-industrielle,
avec une valeur médiane de 3,2°C.
(Cf. VIe rapport du GIEC à l’usage des décideurs (en anglais), p23)
On peut par ailleurs trouver des estimations de l’empreinte CO2 moyenne par personne en France : ici 9,9 tonnes équivalent CO2 par an et par personne (Cf. cette analyse de la société Carbone4, experte de ce type de bilan )
Si cela vous intéresse, des simulateurs en ligne permettent de calculer sa propre empreinte carbone (par exemple ici ).
Les déplacements en voiture sont des contributeurs majeurs des empreintes carbone individuelles.
Selon la Stratégie Nationale Bas Carbone de mars 2020, publiée par le Ministère de la transition écologique, il faudrait une empreinte carbone de 1,8 à 2 teqCO2 par an et par personne pour atteindre une limitation à 2°C du réchauffement global.
Le vélo est un bon moyen de réduire l’empreinte carbone des déplacements :
(source : nosgestesclimat.fr)
Pour faire des économies d’énergie :
Dans son enquête sur “l’autosolisme”, Vinci Autoroute constate qu’entre 7h30 et 8h du matin, le taux de véhicules ne transportant qu’une personne était de 87% en 2022.
Voyager seul en voiture, c’est utiliser une énergie pour déplacer environ 1,5 tonnes pour un humain de quelques dizaines de kilos !!
Un comparatif des caractéristiques vélo à assistance électrique / voiture est donné dans le document The Shift Project – Décarbonner la mobilité dans la vallée de la Seine)
Alors que le prix de l’énergie ne cesse d’augmenter, développer les solutions de petits véhicules légers sera nécessaire.
L’infographie d’Aurélien Bigot sur l’usage de 100kW de capacité de batterie selon le type de véhicule est assez éloquente. (Cf. https://bonpote.com/les-vehicules-intermediaires-lavenir-de-la-mobilite/)
Comment s’y mettre ?
Il faut reconnaître que ce n’est pas facile.
Dans son rapport “Décarbonner la mobilité en vallée de la Seine“, the Shift Project mentionne :
Pourquoi le vélo ne se développe pas hors des centres urbains ?
Les raisons les plus souvent avancées de non-utilisation du vélo dans diverses études européennes
(CEMT – ITF 2004; Cycling Scotland Scottish Charity 2018; Korsu, Massot, et Orfeuil 2011) sur l’ensemble d’un territoire sont, par ordre décroissant d’importance :
● les questions relatives à la distance/vitesse du véhicule et au relief, la voiture restant plus rapide que le vélo dans la plupart des circonstances, notamment en périphérie des aires urbaines. En Vallée de la Seine, la voiture a une vitesse moyenne de 29 km/h contre 9 km/h pour le vélo.
● l’absence d’aménagements cyclables adéquats dans les zones où les vitesses de circulation automobile sont limitées à 50 km/h ou plus, ce qui augmente l’insécurité des cyclistes ;
● l’impossibilité ou la difficulté à transporter des objets et/ou des personnes sans équipement dédié ;
● les problèmes de sûreté et de vol de vélos, bien que ce problème soit moins marqué dans le périurbain que dans l’urbain (Mercat et Héran 2003) ;
● le confort, les Français déclarant craindre le froid, la pluie et la chaleur alors que plus de 30 % des déplacements se font à vélo dans d’autres pays aux conditions climatiques similaires (PaysBas) ou moins bonnes (Suède : neige, froid intense) (Korsu et al. 2011).
Ainsi les collectivités territoriales affichent une volonté de développer “les mobilités douces”, sachant que selon les enquêtes sur le déplacement des français de nombeux déplacements en voiture sont réalisés y compris pour des trajets sur des distances courtes (Cf. https://www.insee.fr/fr/statistiques/5013868)
Des aménagements à améliorer
Et si la communauté Paris-Saclay publie un Schema_directeur_des_circulations_douces_avril_2019.pdf (paris-saclay.com) , dans la pratique, lorsqu’on compare la carte des circulations douces avec la réalité, on a quelques mauvaises surprises.
Coté parking, ce n’est pas brillant non plus. Si on compare les emplacements montrés sur la carte interactive “à vélo en Ile-de-France :
Il ne suffit pas de peindre des logos au sol. Des aménagements sécurisants sont nécessaires.
Un bon test de sécurisation :
C’est avec ce genre de vidéo, qu on peut juger la qualité d’un aménagement cyclable! #enfantavelo #rerv Bravo @AlleesdeNeuilly @VilledeNeuilly 👏🚲 pic.twitter.com/KZAxTuUeo3
— Jean-Baptiste BOMBEK (@JBBombek) April 8, 2023
Ne pas oublier les territoires éloignés des centres des métropoles
Enfin , si on regarde une estimation des distances moyennes domicile-travail par commune en Ile-de-France (calculée à partir de données Insee 2019 sur les flux domicile-travail) , si jusqu’à 15 km on estime qu’il est possible d’utiliser un vélo à assistance électrique, au-delà, ce n’est pas tellement envisageable. Et les territoires ne sont pas égaux : à la périphérie de l’Ile-de-France – comme sans doute à la périphérie de la plupart des métropoles le vélo ne peut pas être une solution pour décarboner les mobilités.
Une analyse plus approfondie des usages est nécessaire en tenant compte de la diversité des territoires.
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